‘’ On a l'impression que cet album a voyagé toute une vie avec nous, et pouvoir le voir sortir en mai 2023 c'est incroyable en soi et c’est un honneur pour nous en tant qu'individus et en tant que groupe. Pouvoir faire briller une lumière et permettre aux autres de voir, d'entendre et de ressentir ce que nous ressentons dans cette vision élaborée est en soi une bénédiction et c'est ce qui nous fait avancer. Nous avons été décrits comme INCUBUS rencontrant TOOL et DEFTONES dans un bar, ce qui semble être le meilleur endroit pour un tel mélange qui permet aux auditeurs de se rencontrer et de s'inspirer. Nous voulions permettre de nouvelles émotions et de nouveaux sujets qui, selon nous, n'avaient pas reçu la bonne attention, comme la négligence envers les enfants, les maladies mentales, les problèmes familiaux personnels, la torture et plus encore pour avoir la possibilité d'être accroché du point via une histoire fictive afin que les gens puissent se connecter plus facilement à la complexité des paroles. L'histoire dans sa simplicité reflète les luttes d'un garçon nommé Alex qui, après avoir vécu la mort de sa mère et avoir été abandonné par son père, est submergé de sentiments de honte, de culpabilité et de colère dont il est incapable de se débarrasser. Bien qu'il s'agisse d'un concept album, chaque morceau présente ses propres caractéristiques uniques et exprime une variété de styles musicaux. Il y a des idées dérivées de la musique du monde, du jazz et parfois de l'Electro. L'album intègre également différents intermèdes atmosphériques un peu basé sur le piano qui ajoute plus de couches émotionnelles et de sous-contexte aux changements d'humeur de l'album. Qui est définitivement destiné à être artistique dans sa nature et même à envoyer un message de liberté dans ses structures et son atmosphère générale’’. NEOLIA !

Voilà, ce pourrait être la fin de la chronique. Ce groupe Israélien s’est présenté seul, lui et son album éponyme. Que me reste-t-il ? L’histoire du collectif est émaillée de modifications de line-up ; des décès cruels (un chanteur et un guitariste, tous deux des amis, membres du groupe) et divers évènements ont ralenti le projet. C’est en 2017 que l’album a pu, enfin, être terminé. Il a été envoyé à L.A. pour être mastérisé par Howie WEINBERG (METALLICA, PANTERA, NIRVANA etc.) Le résultat est magnifique : un Métal moderne et burné, comportant des influences africaines et latines, un aspect parfois Ambient, des écarts importants entre le calme et l’emportement, beaucoup d’émotions, le tout au service de textes signifiants et incarnés par Ben qui ne se ménage pas. Le nombre de compositions (14) fait monter le compteur à près de 75 minutes de musique inventive aux climats très variés. C’est puissant et captivant. Cela part dans différentes directions, toujours imprévisibles, sans pour autant perdre l’auditeur. Quelques outros offrent une pause instrumentale et la formation en profite pour utiliser de brefs thèmes relaxants… Avant la salve suivante. Car cet album éponyme est bourré d’énergie et de variations surprenantes. Sur des rythmiques complexes les solistes s’en donnent à cœur joie et les voix – qui passent de l’apaisement à la colère – s’imposent sur des trames mouvantes. Très travaillées, les pièces sont de longueurs bien différentes, ce qui fait penser que ce qui peut être dit en 3’44’’ (The Shed) demande parfois plus de temps pour se développer (Day in Day Out 11’06’’). Ce qui est plutôt bon signe.

Voici un album convainquant, écrit et interprété avec un cœur gros comme ça qu’il convient de noter sur sa wishlist.