Aisance, Beauté, Calme, Douceur, Elégance, Finesse, Gourmandise, Habileté, Idyllique, Kiffante, Légèreté, Magnifique, Naturelle, Opulence, Perfection, Qualité, Raffinement, Sensualité, Talent, Univers, Volupté, Wagnérien, Xalam (même s’ils n’en jouent pas), Yehu (ils n’en jouent pas non plus) et Zen (ils le sont assurément!) Bon, une chronique de terminée.

Enfin presque. Ce n’était qu’une partie du descriptif par ordre alphabétique. Aujourd’hui je voudrais célébrer le retour, inespéré, de MICE ON STILTS, un collectif des antipodes qui se cristallise, au fil de temps et des départs-changements, autour de Ben MORLEY, écrivain, musicien et chanteur Néo-Zélandais (Aukland). Un premier effort discographique, magnifique; « An Ocean Held Me » (2013) suivi d’un second splendide; « Hope For A Mourning » (2016) puis…plus rien. Disparition complète du combo qui a, entre autres faits d’arme, ouvert pour YES, rien de moins!

Nous retrouvons autour de Ben (guitare, chant), Robert Sanders (batterie & percussions), fidèle au poste, puis Tim BURROWS (Synthé) qui passait par là, est entré puisqu’il y avait de la lumière, et s’est intégré à l’équipe en place comme çà, même s’il ne fait plus partie du line up. Celui-ci est complété par Andrew ISDALE (guitare, piano), Tim SHACKLOCK (basse, violoncelle), Charlie ISDALE (saxophone, violon, chant d’accompagnement), Sam LOVERIDGE (guitare, violon). Pour ce « I Am Proud Of You » (17 mars 2023) sont venus en renfort: Guy HARRISON (piano, synthés), CJ ISDALE (piano), Jasmine BALMER (chant et chœurs). Avec un tel choix de talents réunis, avouons que Ben s’est donné les moyens de réaliser un album exceptionnel. Peu habitué à la médiocrité, voire aux demi-mesures, MICE ON STILTS nous livre un chef d’œuvre absolu. L’écriture et les arrangements qui auraient pu - vu le nombre de musiciens participants - se montrer empesés, pompeux, sont en réalité un modèle de frugalité instrumentale et de gestion de l’espace. Tout ici est mesuré, pesé, poli, fini. Rien à ajouter, rien à retirer.

L’écoute est un délice absolu qui, chose tout de même surprenante, dissimule habilement des thèmes graves. Ben décrit son intention comme ceci: ‘’Des douleurs croissantes de la dépendance, de la sobriété et de la récupération. Des palais de justice aux lits d'hôpitaux et des cellules de prison à la cure de désintoxication, l'album est une offre introspective de rédemption." Sa voix chaude et apaisante incarne ces thématiques graves en y apportant une forme d’apaisement.

Et sinon, quoi de neuf docteur? Eh bien il serait raisonnable, non pas de résumer ni de circonscrire, mais situer la proposition musicale comme un savant mélange de Folk, Pop, Rock Progressif, Art Rock, Jazz, Musique de Chambre, Song Writing mais sortant totalement de ce à quoi l’on pourrait s’attendre. La complexité, qui fait le lit du plaisir des écoutes successives, est, habilement, dissimulée derrière un vernis d’immédiateté trompeur. La réalité est toute autre. Cet album est une exceptionnelle alchimie qui, d’écoute en écoute, captive l’auditeur, le charme, le séduit, pour ne jamais le libérer totalement.