Au cours de son existence, l'être humain devra vivre avec la perte d'au moins un être cher et de composer avec le sentiment de solitude; c'est un passage douloureux qui nous permet d'évoluer et d'avancer dans la vie. C'est sur cette sombre pensée que le finlandais Jesse HEIKKINEN s'inspira pour son 4e album, « Trench of Loneliness ». Succédant à l'album « Bardo Disorder », sorti en 2020, qui était plus électrique et progressif dans l'ensemble, celui-ci revient vers le style folk psychédélique des premières œuvres. Mise à part Hiski PAJUNIEMI qui joue de la flute Irlandaise sur quelques pièces, HEIKKINEN s'occupe encore de jouer tous les instruments.

Sur un fond musical funeste au clavier en guise d'intro, « My Name is Sorrow » débute le tout de façon merveilleuse avec une voix mélodieuse rappelant un peu celle de John WETTON. La mélodie ici est très accrocheuse et le refrain reste longtemps en tête. « One with the Sun », avec son rythme énigmatique aux accents folkloriques, nous hypnotise et nous ensorcelle instantanément. La mélancolie refait son bout de chemin dans « Forgotten Friends » avec un rythme à la guitare simple mais marquant. « Bones in the Forest » est très fantomatique à la guitare avec un rythmique plus ésotérique dans l'ensemble. La pièce instrumentale « The Feather » débute avec du piano durant les deux premières minutes, digne de musique de jeux vidéo tel FINAL FANTASY pour ensuite exploser en émotions au synthétiseur accompagné d'un merveilleux solo de guitare.

Après un tel interlude, « The Mountain » change de registre pour devenir plus dans le dark folklorique aux accents country, accompagné de percussions énergétiques. « Losing Connection » emprunte plus le chemin du prog avec ses sons de synthétiseur rappelant AYREON ou PHIDEAUX. Le dark country est à nouveau à l'honneur avec « I Only Sing with the Dead » avec un rythmique entrainant à la guitare et un synthétiseur angoissant mais fascinant. « I'd Rather Be a Fool than a King » me fait un peu penser à une comptine médiévale dans sa forme mais toujours avec son coté inquiétant. « Comedy of Humanity » termine le tout sur un ton solennelle, un peu comme une morale de fin d'histoire, qui termine bien malgré tous ces moments de solitude vécus durant l'écoute.

Revenant sur un son folk ésotérique mais sur un fond encore plus sombre, « Trench of Loneliness » est le genre d'album qui transparaît la mélancolie durant l'écoute. Encore une fois, la production est impeccable et le coté atmosphérique de la musique colle parfaitement aux paroles des chansons. Jesse HEIKKINEN est un artiste aux multiples talents qui réussit à créer le mélange parfait entre la nostalgie de la musique folk psychédélique des années 60 et 70 avec le coté cinématographique du post rock d'aujourd'hui. Une autre belle réussite qui s'écoute aussi bien durant les temps gris que les temps ensoleillés!