Les vertus du confinement ou plus exactement de la pandémie mondiale de 2019....jusqu'à aujourd'hui. Pourquoi ? parce que ce nouvel opus de COMEDY OF ERRORS voit le jour en grande partie grâce à la Covid 19, les musiciens du groupe écossais ayant eu le temps de préparer la matière pour composer et enregistrer deux disques à ce moment-là…Celui-ci affiche un peu moins d'une heure pour huit titres ce qui est fort raisonnable, avec trois morceaux de plus de douze minutes chacun, les cinq autres comptabilisant entre trois et quatre minutes.

Parmi les qualités que nous devons reconnaitre à COMEDY OF ERRORS c'est leur constance, six albums en douze ans et aucun ratage, toutes les formations ne peuvent pas en dire autant. Votre voisin d'en face va vous mettre du poil à gratter entre les omoplates, et vous rétorquer "aucun sommet inoubliable", ce qui n'est pas faux non plus...Commençons par le commencement de ce "Threnody for A Dead Queen" dont l'intitulé n'a rien à voir avec la disparition récente d'ELIZABETH II...pur hasard, avec "Summer Lies Beyond" et ses quinze minutes vingt-sept, la plus longue plage de l'album (10/10), plage de claviers évanescents (samples de cordes) comme une bande son devant l'océan avant l'arrivée des guitares et du chant, un beau mid tempo qui plus est entrainant, la voix plus en retrait que sur les disques antérieurs du groupe, incluant des six cordes au meilleur de leur forme (Sam McCULLOCH & Mark SPALDING), fort jolie entame avec une longue pièce, que demander de plus, peut-être (même si c'est toujours plus facile de le dire après) le meilleur morceau de COMEDY OF ERRORS, historiquement parlant ?

Puisque je viens de nommer l'océan, enchainons avec le second épique "The Seventh Seal", plus énergique que le premier titre, Jim JOHNSTON qui compose toutes les musiques, prouve qu'il est un excellent claviériste (le doute n'était pas permis mais il le prouve bien plus qu'auparavant), il fait feu de tout bois, de toutes touches devrais-je dire, il porte la pièce à lui tout seul, agrémentée d'une seconde moitié largement instrumentale (un vrai ravissement pour vos oreilles 9/10), réminiscent des deux premiers albums d'ABEL GANZ à l'aube des années quatre-vingt et qui met le chardon à l'honneur.

Une bonne respiration avant trois titres courts, de "We Are Such Stuff as Dreams Are Made On" instrumental sans batterie à "Through the Veil" inondé de cordes et instrumental également mais avec batterie en passant par "Jane" mutine ballade radiophonique qui vous rentre dans les méninges dès la première écoute, ourlée d'un solo de guitare bien amené (8/10 pour le trinome), pas très progressif vont dire les grincheux ....Place à la troisième longue pièce de l'œuvre avec l'éponyme "Threnody for a Dead Queen", guitare acoustique un tantinet orientalisante en introduction accompagnée du piano de Jim, une introduction qui se poursuit dans une veine aventureuse et instrumentale, même si elle s'avère un peu répétitive par instant, franchement impossible de reconnaitre COMEDY OF ERRORS sur les huit premières minutes (soit les deux tiers) de la pièce, étonnant et dépaysant (non pas des paysans !), vous ne trouverez ici des vocaux qu'au cours des trois dernières minutes couplés avec un fort à propos solo de six cordes (9/10) et vous pourrez y reconnaitre la patte de la formation écossaise.

Les deux derniers et courts morceaux ont leur charme (8/10), le premier très vangelissien, le second nous renvoie au "Prelude, Riff and Fugue" de l'album "Disobey" en 2011 avec la foule qui applaudit. Globalement une excellente surprise que cet album, car original, claviéristiquement irréprochable, pas très loin de la new age par moment même si l'ensemble s'éloigne du plein rock progressif auquel nous sommes habitués.