A voir la pochette de cet album, on pourrait croire que nous sommes tombés sur un vieux disque de Catherine DENEUVE, mais il n’en ait rien. A part partager une iconographie tout seventies, et une beauté émaciée de mannequin, un autre monde musical sépare l’actrice de cette chanteuse autrichienne, Carmen TANNICH-WALLNER qui se présente sous le diminutif TANYC, appuyée par le duo de choc de RPWL, Kalle WALLNER et Yogi LANG. A priori, il y a bien une histoire de famille sous-jacente, mais je laisserai les amateurs de potins dépatouiller toute cela. Il s’agit du premier album de cette compositrice et interprète, dont la voix rauque, un tantinet éraillé, vulgairement dîtes de fumeuse, la place dans la catégorie des Marjo, Amy WINEHOUSE, Bonnie TYLER et Diana KRALL.

Un album aux douze titres à l’efficacité redoutable, dans un style Pop, « soft » et « folk rock » qui transpire la facilité car on sent que cela est constamment fait avec aisance, talent aidant, grâce et élégance. Normalement, le premier titre « Faster » devrait rapidement vous emballer avec sa puissante rythmique métronomique, qui a tous les atouts pour sévir et régner sur les ondes FM. Il faut dire que cette voix domine l’instrumentation, la transcende pour capter toute l’attention. Immense par moment, portant à bout de bras son hymne.

« Smile », dans un autre style, fait plus dans la pop bon enfant. Une chanson lumineuse et mélodique, alors que la suivante « Hide away » se montre plus sombre. Mais dans les deux cas, l’interprétation est juste au point que chaque mot porte la marque des modulations de cette voix incroyable. Voix incroyable, qui si cela n’est pas encore fait, devrait vous ferrer avec « Beautiful », mon titre préféré, sur une musique douce et simple qui vous donnera envie de rêver pendant que les multiples couches de la voix chaude de TANYC s’entrecroisent formant une chorale qui berce et cajole.

« Again » quant à elle se montre plus intéressante pour la tournure plus lourde qui détonne carrément avec les précédents titres formatés pour la radio. On navigue ici dans les eaux de GARBAGE et Shirley MANSON. Autre chanson intéressante, « Loops on Fire », dont la sonorité vous rappellera TEARS for FEARS avec un chant très « soul » alors qu’« Honest » sonne plus électro. Ne passez pas à coté de « Labyrinth » où les guitares se veulent sitars, et de « This dream » et « Shoot », mélodiques à souhait, aux rimes efficaces. De la très belle Pop comme il ne s’en fait plus! Pour conclure et ainsi saisir toute la richesse de cette voix, « Over and over », une courte pièce de bravoure a capella ! Saisissante pour sa justesse.

Très loin des canons Prog des ayatollahs du genre, il plaira aux esprits ouverts, aux amateurs de belles chansons, servies délicatement et en douceur par une dame à la grande voix. Chaque titre en vaut la peine, et la multitude des avenues musicales empruntées démontre bien qu’elle ne se cantonne pas qu’à un genre, et qu’elle excelle dans tous les styles. Bien des artistes dit Pop rêveraient d’avoir produit un album de cette trempe. De plus, l’interprétation musicale et la production sont impeccables, et sincèrement, j’ai hâte de pouvoir entendre la suite. Très recommandable. Bonne écoute !