
Deux ans après "Sauda", Kim LLUNG nous revient avec son projet LLUNGBLUT (v.f. "Le Sang de Llung"), un exutoire initié en 2005, lui permettant de se lancer dans une démarche artistique personnelle, en parallèle de sa contribution de bassiste et de compositeur principal auprès de la très populaire formation rock SEIGMEN.
Comme pour "Sauda", LLUNG s'attarde avec ses complices sur un lieu. Ici un lieu de voyage apprécié, qui lui permet de mettre en musique ses souvenirs de voyage, sa spiritualité et une part d'introspection, dans des compositions mélancoliques et atmosphériques, où le minimalisme prédomine, chantées en norvégien sur cinq morceaux, les deux autres étant des pièces instrumentales dans le style de Brian ENO.
Il nous propose une œuvre contemplative et nostalgique, à la fois sombre et élégante, où l'authenticité est exacerbée par une puissance de transfert d'émotions surprenante dans le chant très doux, dans ses notes économes qui expriment tant avec si peu, et dans ses bruits sonores qui ajoutent une délicieuse part d'exotisme, quoi qu'il soit regrettable qu'ils soient si discrets. On est loin du rock progressif. Voyez-y plutôt l’œuvre d'un excellent chansonnier qui s'exprime avec grâce dans une langue rugueuse. La guitare acoustique est reine. Ici et là, les synthés atmosphériques apportent des touches de vibrations, alors que les clochettes asiatiques et les discussions en vietnamien trop discrètes suggèrent le voyage.
Tout simplement de la très belle musique qui ne cherche pas à impressionner, mais à toucher le cœur de ceux qui veulent bien s'y attarder. Cette voix envoûtante, appuyée par le support vocal angélique de Mlle Sval ROSENLOW EEG, ne peut que ravir dans cet écrin musical suave où les silences ont autant d'importance que les notes. J'ai adoré ! Disponible au format digital et cassette. Titres préférés : "Tamarind", "Mimosa", "Forord". Bonne écoute !