TIME’S FORGOTTEN est le groupe de rock métal progressif du Costa Rica débutant leur vie musicale en 2004 avec Juan Pablo CALVO, ouvrant rapidement pour ANGRA, AVANTASIA et CAST. Du métal prog bien fruité, un peu de zeste néo auquel j’ai accroché en 2009 avec ‘Dandelion’. Du métal mélodique aux riffs djent percutants et aux claviers prog évanescents, le vocal doux et agressif sur THE GATHERING. Un peu des FREQUENCY DRIFT pour cette voix associée au symphonique actuel et un zeste sur les CORRS. Ce 5e album sort pour leur 20e anniversaire.

‘The Shallow and the Deep’ vent, grondement de tambour et Priscilla hurlant; la basse puis la guitare djent mélodique, martelant avant l’arrivée du clavier et le vocal enfin délicat; sur un prog métal convenu au break syncopé avec des sonorités stroboscopiques. L’esprit se fait jour alternant douceur et riff aiguisé avant un dernier solo guitare d’Ari, le musicien faisant partir le son très haut et trace l’âme sonore du groupe heavy et évanescent. ‘Places of Healing’ avec un dub électro associé au riff djent, son clavier velouté, relent d’un RUSH moderne sur un air convenu; c’est au break saisissant que la différence se fait avec une montée onirique brutale; le riff heavy prégnant, le growl d’Adriana puis une montée et un son lancinant sur U2, déprimant sur KILLING JOKE ou ROGUE MALE.

‘Departure’ avec ces claviers spatiaux, robotiques vite chargés d’une guitare rageante; Priscilla narre dessus en espagnol, puis crie en anglais, alternant les gammes. Les cordes vibrent, saturent l’air; le riff et les tambours laissent place au solo hard/ heavy envoûtant par le crescendo frénétique. ‘Nighttime’ à l’entame guitare fluide et synthé veloutés, U2 en version heavy avec un relent new-wave; Le vocal et les tambours rythment l’air comme un coeur amoureux sur ce texte fort. La déclinaison ambiante charmeuse, lente et longue, progressiste, faisant réfléchir. Le final sur la montée vocale guitare rythmique en mode hypnotique, Ari en vedette. ‘Sidewalk Hero’ guitare spleen réverbérante, claviers aériens, vocal qui enfle avant le passage en seconde; riff djent, mitraille batterie sur un air de Chrissie HYNDE, provocatrice. La joie de croire, la force qui s’en dégage avec ces impulsions métal prog saccadées qui en découlent. Le final à synthés laisse la voix disparaître avec un dernier solo guitare énergique permettant de rester connecté. ‘Alight’ change de ton, air posé et progressiste, alternatif. Des réminiscences sur RUSH et les CORRS, une fusion inédite qui fonctionne avec le riff djent soft derrière, la voix criarde gommée par le chœur et le solo guitare final, aérien, guimauve, nerveux, saupoudré de notes câlines.

‘Surrender’ en électro, clavier robotique des KRAFTWERK. Un chant espagnol phrasé suit la mouvance new-wave, mantranique avant le passage solennel en anglais. L’explosion djent sec, claire, moderne pouvant faire fuir le progueux d’antan. Un nuage synthé parlant de la lutte à survivre dans notre monde inhumain et le mantra repart, agrémenté des accords puissants des guitares et clavier velouté derrière, devenant prioritaire dans le fondu final. ‘Forgiveness’, air solennel, encore un relent guitare lancinant des U2, géant. La montée cool, calme sur un crescendo mélodique n’amène rien de nouveau mais envoûte; le clavier final lance le chœur de 25 personnes pour le rendu élégiaque sans religion, édulcoré mais ô combien envoûtant et hypnotique, la baffe.

TIME’S FORGOTTEN continue de poursuivre son travail de façonner du métal prog and roll, mélangeant force avec candeur. Une sonorité lancinante et mélancolique sur des textes narrés, invitant au partage. Il y a de l’atmosphérique, du contemplatif dans ce style à priori moderne djent. Une invitation à lâcher prise et à se remettre en question musicalement parlant car après les premières notes souvent affûtées et torturées se cachent des climats opalescents, atmosphériques et diablement progressistes… Pour qui veut et peut encore écouter ‘Again and again’ comme au bon vieux temps. Un must métal prog moderne.