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CHRONIQUE / REVIEW

The Emerald Dawn

The Land, The Sea, The Air (Vol 1)

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Releases information

Release date:

October 7, 2025

Format:

CD, Digital

Label:

From:

World's End Records

Royaume-Uni / UK

Pascaline Hauriez - November 2025

8,7

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Bon gré, mal gré, sans label, un projet, un album, un artiste, aussi talentueux soit-il, peut passer à la trappe de la notoriété. Sans appellation, l’artiste erre dans l’ombre de la presse spécialisée. Que de perles sous-jacentes n’émergent jamais au grand jour, même au sein du microcosme prog. En ce qui me concerne, The Emerald Dawn est passé sous mes radars. Aucun flux ne m’était parvenu jusqu’à aujourd’hui. Un groupe à l’écart du tumulte, qui brille et avance dans le halo de sa propre lumière.

L’invisibilité de l’indépendance et de l’autoproduction explique cela. Il est temps de braquer les projecteurs : que la lumière soit, et que l’on perçoive leur univers musical, où s’ancre la bionomie. Le quatuor britannique de rock progressif, sis en Cornouailles (Royaume-Uni), auréolé en 2014 d’un éphémère mis en exergue sur leur premier projet (Searching For The Lost Key), reste néanmoins en retrait, dans l’ombre, mais respecté dans le milieu. Estampillé ici ou là néo-prog ou rock symphonique, leur univers mêle rock, classique, jazz, folk et musiques « world ». Multi-instrumentistes, les membres de The Emerald Dawn valorisent l’atmosphère, l’aspect cinématique et les ambiances mélodiques, élégiaques et obsédantes dans leurs compositions. Pourtant, le quatuor est actif depuis plus d’une décennie dans les profondeurs raffinées du rock progressif britannique.

À l’origine, The Emerald Dawn voit le jour en 2010 dans la capitale écossaise, Édimbourg, sous l’impulsion de KATRINA "TREE" STEWART (claviers, piano, flûte, guitare acoustique, percussions et chant) et ALAN "ALLY" CARTER (guitares électriques et acoustiques, synthétiseur de guitare, saxophones ténor et soprano, claviers et voix), avant de déménager à St Ives, en Cornouailles, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Comme je le précisais, l’écologie, la connexion avec la nature et le thème du concept constituent le cœur de leur œuvre : c’est leur carburant, l’essence qui les fait avancer, l’agrégat qui les unit. Nonobstant les précédents, le dernier album en date est le premier volume d’une trilogie. Par ailleurs, le titre est un bel indicateur : la terre, la mer, l’air. The Land, the Sea, the Air serait comme l’aboutissement d’un cycle entamé en 2019 avec Nocturne, poursuivi avec In Time, et désormais orienté vers la nature et l’écologie.

Venons-en dès lors à ce nouvel album. Néophyte les concernant, je ne puis m’appuyer sur leurs antécédents, ni même sur le son de leur production précédente. L’opus compte seulement quatre compositions (c’est pratiquement une constante du groupe de privilégier la longueur des morceaux plutôt que leur nombre) avec une forte connotation environnementale, pour une durée d'environ 45 minutes. L’album est autoproduit et publié sous leur propre label indépendant, World’s End Record, ce qui souligne le contrôle artistique total du quatuor sur son œuvre. Voyons dès à présent l’univers façonné par la claviériste-chanteuse, celui du déclin climatique qu’elle dépeint dans le narratif et transpose dans les combinaisons orchestrales. Assise confortablement, adoubée de mon casque audio. En fonction : immersion. L’ouïe aux aguets, étourdie par ce début de répertoire, coite devant la scène sonore où s’esquisse la danse de l’esprit. Les premières mesures, teintées de jazz fusion, m’évoquent Return to Forever, soulèvent des vents contraires. S’insurgent les éléments. Sous la houle des claviers de TREE STEWART, la mer se cabre, tangue ; le saxophone d’ALLY CARTER fend les vagues, cherche la faille, s’immisce ; la guitare, impulsive, crisse comme une rafale. La fresque se dresse — mouvante, instable — à l’image d’un monde en déséquilibre, mais vibrant encore d’un souffle vital. Après cette longue ouverture lumineuse, aux énergies ascendantes et au diapré volubile, le ciel s’assombrit ; un long fleuve tranquille s’installe, une ambiance élégiaque règne à bord de « Under Changing Skies ». Une odyssée progressive, un apex cinématique où l’horizon s’obscurcit, l’atmosphère devient lourde, l’air abscons ; les claviers, majestueux, solennels, impétueux sans être grandiloquents. Suspendue, comme par magie, la flûte aérienne s’illustre dans un écho d’où émanent des effluves caméliens, floydiens. Les vents descendent, crescendo, puis le contraste : la dichotomie entre l’instant de grâce, le break qui embraye sur une basse lourde, oppressante, et les riffs grinçants, ciselant, de la six-cordes.

Si je pouvais faire un aphorisme : l’air manque, c’est l’asphyxie, d’après les préceptes du narratif et de l’idéologie. Sur « While Oceans Die », l’ambiance est similaire. Une longue fresque, une onde progressive à la mer qui se meurt. Dans cette longue liturgie du deuil du vivant, les ambiances oscillent entre clair et obscur, enveloppées comme dans un cocon. Les claviers installent une houle grave. Peu à peu, les basses s’imposent, sombres, presque organiques. En préambule, le ton est donné par un spleen plaintif où le saxophone serait… je suppute, la voix, le cri du désespoir de la vie marine qui se meurt. Il revêt ici des coloris jazzy. L’âme de Coltrane me vient à l’esprit. Puis, tout s’éteint, le souffle s’essouffle, le saxophone se tait, englouti dans les abîmes marines. Ne reste plus que l’écho de l’océan qui emporte son dernier soupir. On dirait un requiem.

La voix suave de KATRINA vient dorloter mes oreilles avec « And We’re Left Wondering Why », clôturant ce triptyque sous la forme d’une ballade folk acoustique. Derrière sa douceur apaisée s’immisce un appel à la conscience : un plaidoyer écologique discret, serein, mais profond. Sans fioritures, on devine, seriné par nos écolos, par monts et par vaux, la lente consomption d’un monde que l’homme épuise autant qu’il admire. Avec ‘’The Land, the Sea, the Air’’, The Emerald Dawn signe bien plus qu’un simple concept-album : une méditation sur notre place dans le vivant, entre émerveillement et responsabilité. Une œuvre qui nous laisse, justement, « Wondering why ».

PISTES / TRACKS

    1. Dancing with the Spirit (5:50)
    2. Under Changing Skies (16:50)
    i. Floating Clouds
    ii. Industry
    iii. Flight
    iv. The Reckoning
    3. While Oceans Die (13:57)
    i. At the Coast in Early Morning Light
    ii. On the High Seas
    iii. An Evening Storm
    iv. Night Approaches
    4. And We're Left Wondering Why (9:17)

musiciens / musicians

- Ally Carter / Guitars, soprano, alto & tenor saxophones, keyboards
- Tree Stewart / Vocals, keyboards, flute, 12-string acoustic guitar, handSonic
- Dave Greenaway / 6 string fretless & fretted bass, electric upright bass
- Tom Jackson / Drums

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