Premier album en 1991, le second aujourd'hui en 2025, un hiatus de trente-quatre années pour TALE CUE ce qui laisse à penser qu'ils n'avaient pas tout dit et tout écrit à l'époque. C'est leur renaissance, leur voyage à travers le temps, l'éclipse de leur soleil de minuit.

"Voices Beyond My Curtain" était un disque brut, celui-ci est beaucoup plus posé, un autre groupe en quelque sorte, quelques échappées métalliques déci delà mais un opus globalement plus sage, entre rêves et illusions "For Gold and Stones", l'intemporel amour "Suntears" (la mélodie doucement susurrée est un régal), les bougies sur l'eau dormante "Tides" (quel merveille ce visuel), les souvenirs inconscients "Lady M" un ange au féminin ("Inside Keep the Secret of My Eyes"), l'interrogation sur la mort et la résurrection "We Will Be Back Once More" (là encore les paroles complexes revêtissent une grande importance).

L'ultime "Vertigo" subdivisé en cinq parties nous invite à un condensé de ce qui a été proposé et produit avant, voix puissante et douce à la fois de Laura BASLA, six cordes acoustique en entame, les nappes de claviers symphoniques de Giovanni PORPORA, les percussions adaptées d'Alessio COBAU et la guitare électrique de Silvio MASSANOTTI pour enrober le tout, juste une conclusion trop abrupte de mon opinion.

A titre personnel, j'apprécie peu les titres cinq ("Gordon Sinclair" un aviateur du début du vingtième siècle 1928, je vous conseille de bien lire les paroles)sept, justement car ils sont un poil violents et dénotent dans le climat général de l'album, deux compositions de Silvio MASANOTTI, un Silvio qui nous offre à contrario un sensationnel (le mot n'est pas trop fort) travail artistique pour le livret intérieur, un feu d'artifice de couleurs toutes plus chatoyantes les unes que les autres, coté musique les pièces les plus plaisantes sont de la plume du claviériste Giovanni PORPORA (qui porte brillamment les compositions sans se mettre exagérément en avant) à l'exception notable du troisième titre "For Gold and Stones" composé par Silvio avec une illustration digne de Mary POPPINS.

TALE CUE nous propose un disque qui se découvre au fil des écoutes (six voir sept semblent un minimum) comme un vrai album de rock progressif conceptuel.