Je livre ma toute première chronique pour Profilprog concernant l’album « Espaço 2 » d’Oresund Space Collective que j’avais remarqué au Festival Crescendo à Saint Palais sur Mer pour l’édition 2022. J’ai été fortement impressionné par la performance du collectif aux influences assumées de Gong et de Hawkwind. Un univers Space Rock qui m’a fait voyager. J’ai acheté un CD à l’issue du concert. Toujours en quête de nouveaux horizons sonores OSC poursuit son exploration cosmique avec « Espaço2 ». Comme d’habitude, le collectif réunit des musiciens autour l’improvisation libre mêlant Space Rock, psychédélisme, et expérimentations instrumentales. Trois longues pièces enregistrées au Brésil, composent un voyage hypnotique où chaque instrument trouve sa place dans un flux organique.

Le premier titres ‘’Wholetone Breakfast Circle’’, le morceau le plus long de l’album commence par une tonalité étrange; avec un climat Oriental envoûtant par la sitar de KD WESTMAN digne de Ravi Shankar. Les nappes de synthés de Dr Space ouvrent le bal, vite rejointes par le violon en apesanteur de Jonathan SEGEL. La basse d’Hasse HORRIGMOE installe une pulsation discrète, bientôt épaulée la batterie tribale de Mattias OLSSON faisant penser à Can. Cette odyssée musicale reflète les expériences aventureuses de Soft Machine ou de Gong. Les montées du synthé de Dr Space rappellent fortement Tangerine Dream. Tandis que les guitares et le Rhodes ajoutent des couleurs progressives et planantes. Toutes ces instrumentations montent en intensité avant de retomber dans l’espace.


‘’The Darkness beyond the Minds Eye’’ un titre plus intimiste et introspectif. Pas de batterie traditionnelle, mais des percussions légères qui donnent à cette pièce une atmosphère organique et méditative. Le violon y est central, par des guitares bruitistes et des nappes électroniques. L’ensemble évoque des textures ambient et psychédéliques sombres, un climat plus lourd par rapport au premier titre de cet album. Une plongée intérieure et méditative qu’inspire cette séquence.

‘’Espaço para Você’’ le dernier morceau agit comme une conclusion apaisée. Le piano de Larry Lush apporte une chaleur jazz-prog qui rappelle certains instants contemplatifs de Camel, tandis que les nappes rappellent certaines cordes enveloppent l’ensemble d’une aura douce et bienveillante. Une atmosphère paisible qui fait atterrir l’auditeur après l’écoute de cet album « Espaço 2 » un retour progressif sur Terre, finalement.

« Espaço2 » n’est pas un disque de Rock progressif au sens strict, il est bien à l’image de sa musique, il garde l’état d’esprit mais il s’affranchit des formes obligées. L’exploration des textures sonores avec la volonté d’emmener l’auditeur dans un voyage hors du temps. Entre l’héritage du Krautrock, les improvisations psychédéliques des années 70, les ambiances cosmiques dignes des pionniers de l’ambient. Oresund Space Collective propose une expérience immersive, exigeante, mais profondément gratifiante pour les amateurs d’aventures musicales.