HOWLING GIANT s’est créé en 1995, des sorciers de musique heavy psychédélique jouant depuis plus de 10 ans et sortant ce 3e album à base de guitares explosives, de mélodies heavy stoner captivantes. Un son surfant sur les voix harmoniques, trois, sur le groove entêtant. Un texte concernant l’affrontement d’une divinité, la pochette peinte par la mère de Tom et le troisième chanteur bassiste, fils de Peter d’ACCEPT consolidant leur ossature musicale. Au niveau tessiture on peut penser à ELDER et KING BUFFALO.

« Canyons » déboule, un rock métal alternatif au riff incisif; le vocal sur trois voix popisées et le rythme effréné avec le solo guitare teigneuse. Un titre en 380 volts dénotant avec l’outro acoustique rappelant un certain arpège des METALLICA, d’ALICE IN CHAINS. Bref du rock à touches blafardes stoner et proggy. « Hunter’s Mark » pour la batterie explosive de Zach, le riff pointu, envahissant, passant subrepticement en mode stoner avec ses guitares incisives sur deux cymbales. La base rythmique lourde et fluide à la fois transforme ce heavy stoner rock où les voix de Tom, Zach et Sebastian font merveille, Seb digne héritier de son père sur ACCEPT. « Archon » à l’intro incandescente, latence de l’air métal-progressiste avec les synthés d’Adrian naviguant sur les guitares spleen réverbérantes. Le son ralentit, la guitare flirte sur The Edge en hard rocker; l’air reprend, énergique laissant la dérive heavy prog suinter de toute part. Le final apocalyptique en mode grunge punky stoner. « Lesser Gods » sur l’interlude instrumental, basse vrombissante avec les deux guitares envahissantes, la touche clavier enrubannant le tout sur un air mélancolique addictif. « Beholder I: Downfall » repart en groove pondéré, ambiance stoner à la ELDER, basse vrillante des ROGUE MALE. Du lourd, de l’énergie, du métal avant tout qui n’hésite pas à s’enfoncer dans des sonorités progressistes collantes.

« Archivist » avec cette batterie compulsive rappelant TOOL, la rythmique pesante, envoûtante aidée de synthétiseurs au loin, un stoner des étoiles. Le vocal assuré à trois augmente l’atmosphère compulsive et métallique; un titre facile, sanguinolent, hypnotique par la dérive mélodique teutonique et fleurant bon les sons anciens de BLACK SABBATH. « Scepter and Scythe » avec l’intro métronomique, hypnotique de Zach envoyant le titre sur un air prégnant, le vocal affinant le morceau sur une mélodie abrasive. « Melchor’s Bones » à l’intro vocale orwélienne, morceau lourd par la batterie de Zach, la basse teutonique; un morceau au groove surpuissant ramenant au hard des 70. « The Observatory » second intermède sur l’arpège guitare acoustique saupoudré du clavier de Kim confirmant qu’il y a du sang prog dedans. « Beholder II: Labyrinth » pour l’air dramatique, épique avec ce riff ancestral et le vocal fleurant les hurlements d’Ozzy, c’est écrit. Le lien d’avec les KING BUFFALO est ici le plus évident; la lourdeur psyché, hard d’antan, le développement instrumental introspectif lancinant, collant comme du goudron fondant. Le final pachydermique sabbathien, mélodique comme une lumière de fin d’automne au soleil couchant.

HOWLING GIANT joue du rock métal avec des composantes heavy psyché stoner que KING BUFFALO développe aussi sur ses propres albums. De la lumière obscure, des errements musicaux lourds et aérés; de gros riffs bien gras, des harmonies vocales ciselées et des breaks expressifs survitaminés alimentent ce power métal progressiste. Des titres préfabriqués lors de sessions jam intenses dont certains seront enregistrés en mode live, comme le faisaient si bien les PINK FLOYD dans leur style bien particulier. Un album énergique confirmant que le métal prog a lui aussi nombre de tiroirs.