
CHRONIQUE / REVIEW
Bjorn Riis
Fimbulvinter

Releases information
Release date:
April 11, 2025
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Karisma Records
Norvège / Norway
Mario Lafrance - May 2025
8,0
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Bjorn RIIS. Ouais, celui-là, je l’ai un peu perdu de vue depuis ses deux premiers albums, « Lullabies in a Crash Car » et « Forever Comes to an End ». Deux albums que j’avais appréciés, sans plus, mais que je trouvais d’une patine trop similaire à celle d’Airbag, groupe dont il est le leader. Alors, trois albums plus tard, M. RIIS aura-t-il pris ses distances avec Air Bag ? C’est ce que nous allons voir avec son cinquième album, « Fimbulvinter ».
Avant de dire des bêtises, j’avais évidemment besoin de points de repère et je me suis donc retapé le dernier opus d’Airbag, « The Century of the Self ». Or, j’ai bien fait car j’avoue que mes souvenirs s’y rattachant étaient plutôt brouillardeux. Première observation, cet album est pas mal du tout finalement. Deuxième observation, Bjorn RIIS semble avoir trouvé sa propre voie… mais pas trop. Les compositions d’Airbag sont toujours aussi langoureuses, voire sombres, introspectives, parfois torturées, ce qui est tout à fait légitime. Sur « Fimbulvinter », (qui en passant fait référence à la mythologie norvégienne voulant qu’un long hiver soit annonciateur de Ragnarok, la fin du monde) nous avons droit à une approche beaucoup plus rock tout en demeurant atmosphérique à la Airbag à quelques occasions.
Dans le paragraphe ci-dessus, je parlais d’une approche plus rock. Eh bien la première pièce de l’album, « Illhug », me fait mentir pas à peu près ! Petite pièce d’à peine une minute et demie, à la guitare acoustique du début à la fin, elle surprend par sa simplicité… et sa beauté, aux antipodes de ce qui nous attends avec « Gone ».
Le deuxième morceau débute sur un beat de basse assez familier que Bjorn nous a souvent ramené en solo et avec Airbag. Puis, comme un personnage sortant d’une boîte à surprise, voilà que la guitare fait son entrée et s’impose allègrement. Guitares rythmique et solo s’en donnent à cœur joie, dans une démonstration à laquelle nous somme peu habituer de la part du maestro, qui utilise sa voix de savante façon en la faisant passer deuxième sous les décibels. Je me suis même surpris à taper du pied. C’est le cas de le dire, on est parti avec « Gone » !
Dans la pièce suivante, « Panic Attack », nous sentons un Bjorn RIIS à fleur de peau alors que s’entrechoquent nostalgie et anxiété, deux états d’âme que l’auteur nous a fréquemment présentés au cours de sa carrière musicale. Le tout appuyé par une guitare saccadée et ‘’distorsionnée’’, voire un peu paniquée, comme le titre l’indique. Heureusement, guitares rythmique et floydienne joignent leurs efforts à la septième minute pour nous donner une finale ayant un effet d’électro-choc, comme si la pièce sortait d’une torpeur maladive pour se transformer en une force capable de franchir les plus hautes montagnes. Croyez-moi, Sigmund Freud éprouverait du plaisir à disséquer cette pièce, la plus longue de l’album à presque 11 minutes. À écouter seulement si vous êtes de bonne humeur !
Avec la pièce suivante, « She », notre barbu norvégien sort le jeu de la mélancolie et nous offre une superbe ballade mettant en vedette sa voix et sa capacité d’habiller une chanson. Partant de quelques accords à la guitare acoustique, RIIS ajoute sa voix à la sienne littéralement pour créer sur des octaves différents un duo bluffant. Percussions, piano et guitare électrique entrent par la suite en scène afin de donner finalement une mélodie vêtue de ses plus beaux atours.
Mais c’est avec la pièce suivante, la pièce titre en fait, « Fimbulvinter », que Bjorn RIIS sort des sentiers battus, et pas à peu près. Moi, personnellement, je ne m’attendais pas à ça. Après quatre pièces, j’avais un peu lancé la serviette. Un petit bijou instrumental vous dis-je, qui nous fait se rendre compte que ce mec est capable de nous surprendre. Riff de guitare à la Steven Wilson, solo à la Gilmour, basse à la Black Sabbath, claviers à la Genesis (sérieux, à un certain moment, on croirait entendre « Los Endos », mellotron-chœur et synthé à l’honneur !), tous des éléments qui de prime abord vont plus ou moins bien ensemble, mais qui se marient ici à merveille, créant un morceau de premier choix qui saura vous en mettre plein les oreilles. La meilleure pièce de l’album sans contredit.
Pour le 6e et dernier morceau de l’album, Bjorn RIIS étant Bjorn RIIS, le rythme et l’atmosphère redeviennent plus langoureux. A bien y penser, « Fear of Abandoned » flirte littéralement avec ses deux premiers albums. Heureusement, son solo de guitare, comme lui seul a le secret, sauve (encore) un peu la mise à mi-chemin de la pièce.
Une chose est certaine, les aficionados de Bjorn RIIS et d’Airbag vont trouver leur compte en écoutant « Fimbulvinter ». Moi, un peu moins. La production est toujours aussi sublime, Les arrangements toujours aussi léchés. Les solos toujours aussi omniprésents et emblématiques. Mais je me dis que ça ne doit pas être toujours jojo dans le studio en enregistrant des tounes aussi lourdes de sens et émotionnellement introspectives. Pourtant, dans une entrevue qu’il a accordée à un magazine dont j’oublie le nom, il mentionnait qu’il avait eu un plaisir fou avec la pièce titre et qu’il en adorait le résultat. Allez savoir.
Il y a toujours quelque chose après l’hiver et ce n’est pas nécessairement la fin du monde. Cet album nous en a fait trop timidement la démonstration. Car, comme disait plein d’espoir Sam à Frodon sur la Montagne du Destin : « Il y a du bon en ce monde… »
PISTES / TRACKS
- 1. Illhug (1:43)
2. Gone (8:34)
3. Panic Attack (10:56)
4. She (6:33)
5. Fimbulvinter (9:00)
6. Fear of Abandoned (7:36)
Total Time 44:22
musiciens / musicians
- Bjørn Riis / Vocals, guitars, bass, keyboards, composer & producer
With:
- Henrik Bergan Fossum / Drums
- Arild Brøter / Drums
- Kai Christoffersen / Drums