Vous cherchez un endroit où vous vous sentirez seul au monde pour réfléchir pour ainsi découvrir de nouvelles choses sur vous-même et votre place dans le monde? Vous voulez être dans un endroit où personne ne peut vous trouver, car vous êtes caché de toutes formes de réalité? Le motel The Blue Nowhere est là pour vous! C'est ce que le groupe américain BETWEEN THE BURIED AND ME nous propose comme concept pour son 11eme album, « The Blue Nowhere » paru ce Septembre sur InsideOut music. Maintenant devenu un quatuor depuis le départ du guitariste Dustie WARING en 2023, Tommy ROGERS et ses acolytes n'ont pas pour autant perdu de leur énergie hargneuse. En effet, bien que le groupe œuvre surtout dans un style death métal/métalcore progressif bien technique, chaque album sont de vraies boites a surprises en incluant différents styles allant du jazz au rock psychédélique. Que nous réserve donc le quatuor cette fois-ci?

A notre plus grande étonnement, « Things We Tell Ourselves in the Dark”, débute avec un rythme jazz fusion avec une basse et des nappes de clavier prédominantes accompagnées par la guitare et la batterie qui suivent la mélodie funky déjanté et RnB qui n'est pas sans rappeler PRINCE et le vieux FAITH NO MORE. Puis, la touche métal plus agressive se place sporadiquement a partir de la 3eme minutes avec le chant qui se transforme en growl mais toujours avec le grain de folie jazz fusion très technique en musique. Décidément, ce groupe va toujours réussir a me surprendre! “God Terror” enchaîne tout de suite sur un ton plus métal industriel a la NINE INCH NAILS et STRAPPING YOUNG LAD avec une touche technique déjanté à mi-chemin comme seul eux ont le secret! “Absent Thereafter” débute avec un solide rythmique qui nous rentre dedans avec des instruments qui rugissent autant que la voix pour calmé le tout vers la 2eme minute avec la douce voix et le piano de ROGERS misent de l'avant accompagnés par les autres membres, avec un magnifique solo de guitare au passage de WAGGONER, pour ensuite encore nous surprendre vers la 5eme minute avec un blues rock bien senti et énergétique avec une petite touche death metal au niveau du growl pour donner une expérience diablement efficace! Le tout se poursuit jusqu’à la fin des 10 minutes de cette montagne russe qui vacille entre moment plus calme mais toujours avec le petit rythmique blues rock bien démonstratif. Après la “Pause” plutôt expérimental au départ pour après devenir plus introspectif et se finir avec une ambiguïté musicale bien soutenue, « Door #3 » continue dans l'anomalie maîtrisée qui nous emporte dans différentes émotions musicales qui est toujours le bienvenu!

L'incursion d'une orchestre de chambre avec pas moins de 11 musiciens dans l'introduction de « Mirador Uncoil” ajoute une autre surprise qui donne une ambiance franchement plaisante à l'écoute durant cette courte interlude qui finit par une partie chanté gutturalement qui enchaîne avec “Psychomanteum » démarrant furieusement avec un rythme menaçant taillé au couteau et une voix bien grasse agrémenté de quelques instants plus enjoués a la HAKEN pour se terminer avec un rythmique a la fois mélodieuse et énigmatique. « Slow Paranoia” nous transporte une coche plus haut vers l'avant-gardiste avec une avalanches de rythmes bien gras parsemés de mélodies techniques frôlant les délires musicaux du groupe UNEXPECT. Puis, un peu avant la 3eme minutes, tout bascule vers un air digne d'une comédie musicale de Broadway avec le piano et la voix de ROGERS accompagnée par l'orchestre. Peu de temps après, une batterie et une guitare menaçante s'incruste dans la mélodie pour nous ramener dans ce délire musical aux multiples émotions qui est, finalement, loin d'être désagréable! Débutant toute en douceur avec l'orchestre suivit d'un solo de guitare remplies d'émotions, ''The Blue Nowhere'' est une pièce très introspective et catchy avec un refrain qui donne des frissons! Continuant sur la même lignée que la précédente pièce avec une longue introduction bien mélodieuse, ''Beautifully Human'' termine le voyage sur une note plus rock progressif avec un clavier donnant un coté futuriste faisant penser à DEVIN TOWNSEND et DREAM THEATER a certains moments.

Avec l'excellent « Color II », sorti en 2021, qui avait été en première position dans mon top d'album durant cette année, mes attentes étaient hautes pour cet album. Et comme à leur habitude, ils ont su m'impressionner encore plus cette fois-ci! Ne craignant jamais de s'aventurer dans des terrains inconnus, le groupe réussi à se dépasser en incluant des styles musicaux encore jamais expérimentés depuis; et le résultat est plus que satisfaisant. J'oserais même dire qu'ils font partis des groupes qui ont innové et perpétuer l'avenir de la musique progressive depuis les années avec les grands comme MARILLION, FAITH WARNING, DREAM THEATER, PORCUPINE TREE, HAKEN et beaucoup, beaucoup d'autres! Certes, cet album peut sembler difficile d'approche et très technique par moment mais croyez-moi, il en vaut le détour!