ANDERS BUAAS, aussi nommé ANDERS BOSS, est un multi-instrumentiste norvégien, compositeur-producteur, né en 1974. Sa carrière débute comme musicien de studio participant avec, entre autres, Iron Maiden et Judas Priest. Il fut aussi producteur de nombreux albums dans sa Norvège natale. On souligne dans sa propre discographie, un beau voyage instrumental, la trilogie "The Witches of Finnmark" sortie en 2017-18-19. On y parle de poursuites de sorcières aux XVIe et XVIIe siècles..."Trollringen", dont il est ici question, est librement inspiré du roman policier de l'auteur norvégien primé SIGUR HOEL, relatant l'histoire d'un petit être humain qui dans son enfance découvre un billot utilisé lors de la décapitation d'un meurtrier en 1833. Je vous les recommande. Décidément, nous sommes dans la tragédie! Particularité de cet étonnant album de 10 pièces d'une durée de 69 minutes et quelques poussières, on y retrouve, pour une première fois en carrière sur un album de BUAAS, des titres chantés, quatre au total !!!! Serait-ce le signe d'une nouvelle voie musicale?

La première pièce « Prologue » est interprétée par MIRIAM KJOLEN tout en douceur. Cette auteure-compositrice-interprète norvégienne à voix chaleureuse et ensorcelante nous fait vibrer sur cette ballade au son prédominant d’une guitare acoustique entrecoupée d’une discrète guitare électrique quelque peu plaintive. Deuxième titre, alors là, on navigue plus dans une gondole à Venise, « Opening credit » nous fait chavirer avec son intro sautillant, roulement de tambour de la part de RUDE EARLING PEDERSON, un rythme bercé par le keyboard de BUAAS qui nous entraîne dans une promenade en haute montagne jusqu’au moment d’entendre, pendant une minute, un joyeux troubadour et sa copine, une guitare acoustique toute frémissante à la sonorité parfaite. La section rythmique revient nous charmer pendant la dernière minute, que l’on voudrait plus longue, et mettre fin à ce beau voyage. Avec la suivante, nous avons droit à la surprise de l’album soit la meilleure au monde pour interpréter une ballade et j’ai nommé ...la talentueuse chanteuse de gazal d’origine anglo-suisse, prénommée, enfant, BHAKTI, qui d’autre que la grande TANYA WELL !!! Bien secondé par les doigts magiques de BUAAS sur sa guitare sèche, la voix toujours émouvante de madame WELL nous enchante. C’est un grand privilège de la vie d’avoir le plaisir d’entendre, et surtout d’écouter, une voix qui frôle la perfection et « Best I can be » lui va à merveille. Splendide dirait THE MASK, personnage d’un film mettant en vedette l’acteur canadien Jim Carrey. La beauté musicale que soutire de sa guitare ANDERS BUAAS sur ce titre est fascinante. « Intermission » ambiance relaxante, gracieuseté d’un synthétiseur magique, d’une base discrète, quelques petits effets sonores ici et là. Un beau deux minutes de détente. ANDERS BUAAS, le JAMES BOND de la séduction musicale, nous ensorcelle par sa dextérité.

« Tollringen » entrée remarquée de saxophoniste norvégien STENAR BORVE (Mythopeic Mind) du pianiste JOAKIN BIONDI, qui est devenu célèbre grâce à la bande sonore du court-métrage ‘’Stardust and ashes’’ (2024). Un intro majestueux avec en tête le beau son produit par une guitare acoustique ou chaque accord est un puissant stimulant corporel pour tout mélomane averti. En douceur, BIONKI vient y ajouter quelques savoureuses notes de piano, les savourant individuellement. BUAAS, bien en maîtrise de son keyboard, vient nous troubler avec cette atmosphère stimulante et ce rythme hypnotique qui augmente quelque peu par moment. La mélodie nous enivre de plaisir. La basse demeure discrète, complice. Ajoutez à cela la sensualité d’un saxophone soprano que BORVE nous offre tout en beauté jusqu’au bout du lâcher prise. On succombe...puis à mi-chemin de ce voyage musical, trois secondes de silence, le temps de reprendre notre esprit, piano et saxophone alto à la sonorité d’une clarinette viennent à nouveau nous séduire sur un tempo plus lent. STENAR BORVE au sax est tout un charmeur. Puis au moment où le besoin de relaxer se fait sentir tel un cri primal, BUAAS et sa six cordes se déchaînent dans un rock électrique/physique pour ensuite laisser place à cette mélodie inoubliable du début, qui tire à sa fin. « Sunrise », nous étonne! Une ‘toune’ tapageuse aux allures celtiques, dominée par le son particulier du nylon des cordes de guitare. On tape des mains, on cogne des pieds, on se surprends à danser sans trébucher. Le magicien BUAAS sort un lapin de sa caisse et vient appuyer le pas faisant glisser entre ses agiles doigts, des dizaines de notes sautillantes sur sa ‘Gibson’. Heureusement, en déséquilibre, au bord de la chute, on retrouve au bon moment, les parties de nous-même parti ailleurs, ouf!