ALCÀNTARA groupe sortant son 1er album en 2019 sur des ballades atmosphériques fleurant bon les PINK FLOYD période psychédélique, plus près AIRBAG en mode sombre. Un son expérimental avant tout avec une guitare stratosphérique, des claviers mélodiques et une voix hypnotique langoureuse en deux langues. Un groupe nouveau psyché rock n’hésitant pas à aller gratter sur les 60-70 proposant un son moderne ambiant sur l’Orient et les pourtours méditerranéens; des vibrations, du bluesy doomy.

« TerryG » son inimitable, ambiance latente, psyché folk introspectif, à écouter seul loin du monde. Le vocal de Serfio chaleureux, envoûtant associant deux langues, spleen à la MORRISON, guitare post rock rageuse. Un break planant floydien et le crescendo repart, onirique, compulsif en fondu spatial provenant du fin fonds de la galaxie sans bruit. « Il Distacco » en italien vu le titre, la guitare langoureuse, accrocheuse, les notes se reflétant à l’intérieur de nos oreilles, souvenir d’un titre des FLOYD. Un son stratosphérique réverbérant, le vocal velouté, du spatial-musical singulier où la voix rejoint l’instrument faisant plonger/décoller encore plus vite. Le rythme métronomique sur l’air psychédélique, les notes se cherchant avec la montée archaïque puis explosant avec le solo guitare acérée. Le final sur une acoustique prenante, angoissant et le vocal répétitif en anglais, débordant d’amour. « Distant Star » à l’air syncopé, envoûtant et visqueux, les notes des DOORS au loin. La guitare guide pour la ballade spatiale avant tout, le kit syncopé avec ce rythme tenu. L’envolée sur les travaux de PORCUPINE TREE dans sa période glauque, sur l’esprit de GONG, d’ØRESUND SPACE COLLECTIVE et d’OZRIC TENTACLES d’un coup. Le final se veut envahissant, raclant tout sur son passage pour le morceau énergique éclectique.

« Tamam Shud » intro cinématique, foraine, vocal phrasé, clavier latent rappelant ‘Interstellar’; la conversation du pilote dans l’espace, le silence assourdissant, la guitare plaintive, la montée mélancoli-tonique; un frappé groovy avec la guitare vibrante sur GILMOUR, REA, arrachant l’air. « Sail » maintenant en persan c’est fini avec le vent puis le banjo créant une atmosphère psychédélique digne des 60, en rêve. Une montée, une de plus avec des voix sur deux langues enivrantes et sur le groove bluesy addictif. Un son archaïque digne des groupes vintages scandinaves, la mélodie sur MEER. « Wodwo/Vertigo » intro post rock à la SIGUR ROS, fraîche, envoûtante; le vocal semble sortir d’une steppe scandinave, brute, asséchée. Le vocal narré sur une guitare sèche, slide vibrante; un zeste des LUNATIC SOUL avec l’air qui monte, bourdonne aux oreilles, le vocal s’entrechoquant. Le violon de Caterina conforte l’impression du vertige abyssal en amplifiant la sonorité progressiste rappelant SOLSTICE au loin. Le final hautain, solennel, envoûtant, épique sur la voix hurlée et contenue à la fois, baffe.

ALCÀNTARA avec un vocal en deux langues, des morceaux bourrés de latence psychédélique, du spleen, du bluesy, du spatial, un conglomérat singulier musical. Le titre de l’album sur le mystère d’un homme retrouvé mort avec ce mot perse marqué sur un bout de papier; le nom et la musique prog faite pour réfléchir dans notre monde lobotomisé. Un album à part novateur, un album différent où le sang prog coule à flot; un concept non pas pour l’histoire mais bien pour le son proposé, invitant au voyage diurne et nocturne. Un son étrange et envahissant qui invite à la réécoute et qui montre que l’Italie peut proposer autre chose que du RPI.