AEROSTATION est le projet d’Alex CARPANI depuis 2015 ayant trouvé en Gigi le musicien pour jouer du rock alternatif, crossover, pop, hard rock, le tout saupoudré d’un brin de musique électronique ambiante. Ce 2e album avec le ‘’keytar’’ d’Alex conforte l’esprit du son crossover à base de synthés électroniques sur une tessiture alternative, cet instrument servant de guitare, clavier et samples.

« The Dive » pour les craquements d’époque, intro cinématique spatiale ambiante idéale pour plonger dans « A Distant Cry » gravant l’empreinte du son, 7 ans d’attente pour ce crossover pop synth mélodique, rond, une guimauve fondante sur le vocal étiré. L’outro avec le keytar vaut le déplacement. « Life Is Calling » avec la basse virevoltante, entraînant le titre sur un air pop heavy consensuel en up-tempo valant l’originalité de l’extension dérive avec ce vocal râpé, pouvant déranger. Morceau rythmé et nerveux avec l’outro space aquatique. « Meet Me At The End Of The World » continue sur la base électro swing et le vocal râpé à nouveau, agressif, risquant de perdre nombre de progueux. Le plus l’air fondant et le keytar tournoyant sur des pentes escarpées, le moins cet essai d’ouvrir une boîte de Pandore musicale bien fermée. « The Wait Is Over » avec l’horloge ou le métronome qui bat; un air psyché, langoureux avec le vocal prégnant, envoûtant. La dérive synthé tournoyant sur Tony des GENESIS s’essayant au heavy rock symphonique, un zeste de clavier sur ‘I Must Be dreaming’. « Drive My Soul » pour le titre phare, bon vu qu’on conduit le lien existe. La base rythmique avec les pads de Gigi imprimant une légèreté démoniaque dont cette voix growlée. Alex arrive à faire oublier l’absence de guitares pour cet éventuel radio édit.

« Life Is Too Short » ...surtout à la retraite, état privilégié des progueux; entre basse et électronique, entre vocal mantranique et pulsion pop dansante avec un outro électro délicat. « Fly Over Me » pour le synthé spatial, aérien, olympien soutenu par la narration chaleureuse d’Alex; un son clair plus près du rock pop alternatif avec les claviers imprimant le rythme pulsatile jusqu’au solo entraînant, sans guitare chapeau bas. « Soulshine » pour l’entame électro à chœurs world-new âge; morceau montant inéluctablement sur un refrain entêtant, entre RUSH et RPWL en mode KEANE qui eux aussi jouaient sans guitares. Le break chœur flirte d’un coup sur les ambiances nipponnes avant l’outro électro singulier, progressiste. « Run As The Sun Goes Down » avec le tambour tribal en intro; le son roule, vole ensuite sur une trame strobosco-électronique imprégnée des sonorités mélancoliques de la basse. Le break pad et keytar rappelant les airs des groupes d’Albion insistant sur les claviers. « Messiah » avec le retour des craquements, signe du concept album; la complainte finale mélodi-mélancolique faisant vibrer; la voix d’Alex en écho et son instrument pour un dernier solo guimauve, too much.

AEROSTATION propose un son rentre dedans sans guitare, sortant des préceptes progressifs avec une fusion sur les standards pop. De l’énergie, du symphonique avec les claviers et le keytar, un son moderne qui s’éloigne cependant du prog de base par ce mélange singulier déroutant, la voix râpée questionnant. Le manque de guitare rappelle la troisième ère génésisienne bien mélodique paradoxalement parlant. Un essai troublant qui heurte.