Aimez-vous le style de musique de la tribu japonaise ACID MOTHERS TEMPLE mené par le guitariste Makoto KAWABATA? Si c’est le cas, voici quelque chose qui pourrait vous intéresser. Avec déjà 31albums studio à leur actif depuis 2006, l’ØRESUND SPACE COLLECTIVE est une ‘bibitte’ de musique à part des autres artistes mais qui a beaucoup de similitudes avec l’AMT (qui, eux, ont à leur actif environ 47 albums sortis en 27 ans). Des albums avec des titres qui sont plus des jeux de mots que des titres originaux, des noms de pièces qui n’ont aucun sens ou presque, et une multitude de collaborations d’artistes qui rend chaque album unique.

Le nom du groupe vient du nom du pont enjambant le détroit de l’Øresund, reliant le Danemark et la Suède depuis l’an 2000. L’histoire du collectif a débuté par quelques sessions d’improvisation dans les salles de répétition des groupes BLAND BLADEN (quatuor dissout en 2004) et MANTRIC MUSE (quatuor dissout en 2013 puis réapparu en duo). Fondé par Scott HELLER aka Dr. SPACE en 2004, l’ØRESUND SPACE COLLECTIVE (ØSC) est une création multinationale qui se réunit aussi souvent que possible pour jouer de la musique libre improvisée de genre Space Rock. Le but de ce projet est d’offrir une différente saveur musicale à chaque nouvelle session d’improvisation. Ceci est garanti par les changements constants des musiciens actifs au sein du projet. L’ensemble de la famille musicale d’ØSC comprend au total plus de 30 membres, temporairement représentés par presque tous les groupes Psych/Space nordiques existants avant d’avoir également à son bord des américains. La marque de leurs créations en est une de musique improvisée sur un fond musical assez rythmé et en général continuel. Celui-ci est ensuite coloré/remplie par l’ajout de plusieurs guitares au son ludiques ainsi qu’une bonne dose de synthétiseurs et/ou d’orgue. L’interaction devient somnambulique, presqu’hypnotisant en raison du rythme continuel. Dans l’ensemble, leur musique mélange des éléments de Psychédélique, de Space Rock, de Dub, de Jazz et de Krautrock. Presque toutes leurs sessions studio ou concerts (tous des sessions de ‘Jamming’) ont été enregistrés, les meilleurs extraits ont trouvé leur place sur plusieurs albums studio, le premier album sortant en 2006.

Ce trente-et-unième album est ‘composé’ de cinq titres totalisants, tenez-vous bien, deux heures et neuf minutes (02:09:12 exactement) de musique. Aucun chant, que de la musique improvisée sur chaque création et, même si le batteur et la bassiste garde le tempo durant tout l’impro, chacun y va d’un moment (ou deux ou trois) de folie avec son instrument, cassant ainsi l’effet somnambulique provoqué par la longue durée de chaque pièce. Le changement occasionnel de rythme aide aussi à se sortir de la torpeur engendrée par l’effet global de cette musique Psyché-Space Rock. Ces ‘éveils’ sont probablement voulus afin de ne pas perdre l’auditeur. Ce fut mon cas plus d’une fois lors de l’écoute initial mais j’avoue avoir ‘compris’ le fonctionnement de ces ‘Jam sessions’ après quelques écoutes. Les écouteurs et la relaxation sont de mises ici afin de bien savourer le résultat final. J’ai parfois eu l’impression d’écouter une version ‘adoucie’ et (beaucoup) plus longue et déjantée de ce que fait le finlandais Santtu LAAKSO aka Dj ASTRO avec son projet ASTRAL MAGIC.

Donc, nous disons ici cinq ‘Jam sessions’ où la plus courte dure 11:41 et la plus longue…49:32! J’avoue que l’effet hypnotisant embarque relativement vite en écoutant certaines pièces. C’est d’autant plus vrai lorsqu’elles sont un peu plus longues mais heureusement qu’il y a quelques changements de rythmes qui nous ramènent à la réalité. Pour adeptes de ce genre ou si vous avez des troubles de sommeil…