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ENTREVUE / INTERVIEW

Fish On Friday

With: Frank Van Bogaert

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ALBUM REVIEW HERE

Philippe André - May 2020

Profilprog (PP) : Bonjour Frank et merci d'avance de nous accorder du temps pour nous répondre
FISH ON FRIDAY (FOF) :

PP : "Black Rain" est le cinquième album studio pour FISH ON FRIDAY, le premier sans William BECKERS, quelles en sont les raisons ?

FOF : Ça lui manquait du temps, il était le seul membre qui n'était pas musicien professionnel. J’ai fondé le groupe avec lui mais à partir de notre troisième album “Godspeed” ces contributions musicales devenaient de moins en moins jusqu’à rien sur “Quiet Life”. Alors on s’est séparés.

PP : Le titre et l'iconographie de l'album sont-ils porteurs d'un message particulier ?

FOF : I l n’y a pas un message particulier, mais l’iconographie représente l’atmosphère de l’album.
La plupart des textes des chansons sont un peu noires, alors on voulait une pochette aussi assez noire.

PP : Le morceau éponyme est-il autobiographique ?

FOF : Non, le texte de la chanson “Black Rain” raconte que notre société évolue trop vite pour beaucoup de gens âgés, la technologie va trop vite pour eux, ils se sentent un peu perdus dans le monde d’aujourd’hui.
En effet, ce qui m’a frappé et inspiré pour ce texte …je me trouvais à un distributeur automatique bancaire. Devant moi il y avait un homme assez âgé. Il n’y comprenait rien et ne réussissait pas de retirer de l’argent. Il me donnait sa carte bancaire, me disait le code et me demandait si je pouvais retirer quelques centaines d’euros pour lui.
Je ne le connaissais pas mais il me faisait confiance, il ne pouvait pas faire autrement je crois.

PP : Cet album peut-il être considéré comme conceptuel ou en partie conceptuel ?

FOF : "Black Rain“ n’est pas vraiment un album de concept comme les albums concepts qui raconte toute une histoire (par exemple PINK FLOYD-The Wall) mais il y a un lien entre les chansons.
Il s’agit en général de notre société comme elle est devenue, le contraste entre les cités grises et la campagne, comme déjà dit…la technologie qui évolue trop vite pour beaucoup de gens âgés, les crises de fugitives mais tout était écrit avant la crise mondiale ou on se trouve maintenant.

PP : D'après le livret du cd, tu composes tout seul, les autres ne t'aident vraiment pas ?

FOF : Oui, j’écris tout seul, mais une fois que j’ai écrit une chanson, il y a encore un long chemin à faire et c’est l’a que les autres m’aident. J’envoie toujours une démo de mes idées aux autres et eux y ajoutent leurs idées, ils m’aident à donner direction à un titre. C’est tous des musiciens aboutis, sans eux nous n’aurions pas ce son typique FoF!

PP : Le concept graphique est toujours réalisé par Michal KARZ, comment l'avez-vous rencontré ?

FOF : Je l’ai contacté après avoir vu une réalisation de lui, je crois en 2009. J’étais vraiment fan de son style à première vue. Il est très talentueux et d’après moi il est certainement au même niveau que des gens comme Hipgnosis, qui faisait tant de pochettes pour PINK FLOYD, TTHE ALAN PARSONS PROJECT etc…Il a le talent, dès qu’il comprend de quoi il s'agit, pour le traduire en image.

PP : Tu es un musicien de studio, Nick est plutôt live, qu'en est-il des deux autres ?

FOF : Marty (guitares) et Marcus (batterie) sont également des musiciens plus live que studio. En effet Nick aussi. Moi je suis plutôt musicien de studio parce-que je suis producteur et je m’occupe plutôt de jouer sur des productions pour mes clients. Mais comme presque tout le monde, j’ai aussi commencé ma carrière comme musicien live, surtout dans les années quatre- vingt.

PP : Êtes-vous tous les quatre des musiciens professionnels ? Sinon quels sont vos métiers ?

FOF : Ah ben oui, on est tous professionnels. Sur les moments où l'on ne travaille pas, et pour nous le mot “travailler” veut dire faire de la musique, on préfère se promener avec le chien, être avec nos familles ou aller boire un pot avec des amis.
Il faut dire qu’on aime notre travail et on se rend compte qu’on doit vraiment être heureux qu’on peut gagner notre vie avec. Naturellement pas seulement avec FoF.

PP : Peut-on retrouver Lula BEGGS, qui a une voix magnifique sur d'autres enregistrements que ceux de FISH ON FRIDAY ?

FOF : Elle a chanté sur le premier album de Nick de THE MUTE GODS. C’est quand j’avais entendu ça que je lui ai demandé de chanter deux morceaux sur “Quiet Life” et maintenant, avec "Black Rain", sur quatre chansons.

PP : Je connais deux autres groupes en BELGIQUE, MINDGAMES et QUANTUM FANTAY, y en a t’ils d'autres qui mériteraient d'être mieux connus ? Et je sais que MACHIAVEL existe toujours malgré le décès de Mario GUCCIO....

FOF : On se connait assez bien… J’ai produit deux albums de MINDGAMES (“Actors in a Play” et “MMX”), j’ai travaillé avec QUANTUM FANTAY comme Ingénieur du son sur quelques albums et Marc Ysaye, ancien directeur de Radio Classic21 et batteur de MACHIAVEL, est un grand fan de FISH ON FRIDAY. Mais pour le reste il n’y a pas grand-chose dans le monde Progressif Belge, pas que je sache.

PP : Peut-on aujourd'hui en 2020, surtout compte tenu de la situation actuelle, vivre de sa musique ?

FOF : Comme je viens de dire, tous les membres de FoF vivent de la musique. Mais ce n’est pas toujours facile, il faut que l’on ait plein de différents projets où on est dedans, comme Nick avec Steven Wilson, Steve Hackett, Howard Jones, comme moi j’ai mon studio ACE à Anvers où je produis beaucoup de groupes et de projets musicaux, comme Marcus et Marty qui jouent aussi dans des groupes différents.

PP : Internet est-il une force ou une faiblesse pour vous, ou êtes-vous partagé sur ce sujet ?

FOF : L’internet est en même temps une force mais aussi une faiblesse. C’est une faiblesse parce-que à cause de l’internet on vend moins d'albums physiques. Et c’est justement ça qui tient les groupes en vie. Tu te rappelles du temps où presque chaque village, je ne parle même pas des villes, avait son magasin de disques, même les magasins de tabac vendaient des disques…mais de l’autre côté, l’internet est une force.
On peut se faire remarquer sans avoir un contrat de disques avec un label, ce qui était presque impossible dans le 20ème siècle. On peut aussi communiquer facilement avec des gens qui ont le même goût de la musique et aussi, avec des services comme iTunes on gagne quand même quelque chose, mais pas autant que la vente d’un album physique. Le streaming comme Spotify ne rapporte rien, mais j’ai déjà l’expérience que dans notre style de musique il y beaucoup de gens qui nous ont découvert par Spotify et qui après achètent nos albums, que ce soit physiques ou par iTunes.
Alors on considère ça un peu comme une plateforme publicitaire.

PP : Tous les disques sortent en cd physiques et en digital désormais, ce dernier peut-il à terme supplanter totalement le cd physique ?

Dans notre style je ne vois pas disparaître le CD physique parce que nos fans sont tous des gens qui adorent avoir ça en main, avoir ça dans leur collection. Il n’y a rien de plus satisfaisant d’écouter la musique pendant qu’on a la pochette en main et qu’on peut suivre les textes, profiter des images dans le livret. Tout ça, est perdu avec le digital. Moi j’achète toujours des cds. Naturellement je les importe aussi dans mon ordinateur pour mettre mes musiques favorites sur iPod. Aussi, je ne voudrais pas manquer la joie de mettre en avant ma collection de cds et choisir ce que l’on va jouer.

PP : Le vinyle revient en force surtout chez les collectionneurs, qu'en pensez-vous ?

FOF: Oui, le vinyle revient en force mais personnellement moi je préfère toujours le cd, la qualité d’audio est meilleure (quoi qu’on en dise!) et c’est plus pratique. J’achète aussi du vinyle de temps en temps, question nostalgie, avec naturellement…la pochette.
Il y a vraiment une nouvelle vague de collectionneurs et je suis heureux pour cela. Au contraire, les ventes ne sont pas tellement importantes…Les ventes cds contre vinyles sont de 10 pour 1. Pour l’instant notre société de disques n’a pas sorti de vinyle de FoF pour cette raison.

PP : Y a-t-il des groupes qui vous ont particulièrement plus ces derniers mois, pas forcément rattachés à la musique progressive ?

FOF : Moi j’ai un goût assez étendu, le Rock, le Pop, le Folk, et aussi pas mal de Jazz.
J’achète en moyenne de 5 à 10 cds par mois, je suis accro à la musique.
Souvent la plupart de ce que j’achète n’a rien à voir avec la musique progressive. Comme MILES DAVIES a dit, Il n’y a que deux sortes de musiques, la bonne musique et la mauvaise.

PP : Dernière question, elle est pour Nick ! A-t-il gardé le contact avec ses potes de jeunesse, KAJAGOOGOO ? Si oui que deviennent-ils ?

FOF : Nick n’aime pas tellement parler de KAJAGOOGOO, pour lui c’était une autre vie. Même si on est ensemble en studio on n’en parle pas.

PP : Merci Frank de votre précieuse collaboration, nous vous souhaitons tout le meilleur pour FISH ON FRIDAY

FOF : Merci bien, j’espère que "Black Rain" vous donnera beaucoup de joie d’écoute.

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