L'automne est arrivé et cela veut dire que les festivités de l'Halloween arrivent à grands pas! Pour ma part, il n'y a rien de mieux que de la musique bien sombre et macabre pour se mettre dans l'ambiance. Voici un album qui tombe juste à point, conçu par le finlandais VRAJITOR, qui a participé à de nombreux projets black métal dont WARMOON LORD et ARGENTHORNS.

Étant un amateur de musique de films d'horreur italiens/giallo, VRAJITOR décida de faire un album rendant hommage aux artistes qui ont créé cette ambiance musicale au courant des années 70 et 80, dont GOBLIN et Fabio FRIZZI. Malgré le fait qu'il s'occupe de jouer la guitare, la basse, les synthétiseurs et le bouzouki, il s'entoura de quelques collaborateurs pour le projet dont METRONOMICON à la batterie, Ville JOLANKI au saxophone et clarinette et E.N.R.I. à la guitare 12 cordes.

On rentre directement dans l'ambiance ténébreuse avec « Et Mors Pallida Venebit » qui débute avec des synthétiseurs et un gros son d'orgue, agrémenté de divers effets sonores. Une voix récitant un texte apporte une touche plus cinématographique au résultat; un peu comme si on assistait à une représentation d'un vieux film d'horreur des années 1950. L'inspiration de GOBLIN prend le dessus sur « Rubedo » avec le synthétiseur qui est mis de l'avant pour ensuite introduire la batterie, la basse et la guitare. Le résultat est un plus dans le registre 70's hard rock tout en gardant l'aspect horrifique dans la mélodie.

« Black Frog » continue son chemin vers les années 70 avec une tangente plus psychédélique avec du saxophone déroutant qui ressemble à celui de David JACKSON dans VAN DER GRAAF GENERETOR. « Lucus Horribilem Atque Pestilentem » nous envoie vers un style Italiano prog symphonique avec le quatuor synthé, batterie, basse et guitare mis en avant. Tel un interlude à mi-chemin de l'album, « La Maledizione Della Fanciulla Alata » revient avec une ambiance ténébreuse au synthétiseur avec la narration d'un texte.

« Venus In the Cloister » sort du lot avec un style folk et sa guitare à effet « wah wah » en avant-plan qui rappelle un peu le son typique de ALICE IN CHAIN. À mi-chemin, le synthétiseur reprend le devant pour un solo rétro bien planant. On fait un virage déstabilisant sur la pièce « Volantes Castrum » avec JOLANKI qui nous hante au saxophone avec un moment free jazz sur un air plus funky pour ensuite faire un 180 degrés et revenir vers un folk rock scandinave aux accents terrifiant en cours de route; une autre très belle réussite! Débutant par un air sombre au piano et synthétiseur accompagné d'une autre narration amplifiée d'écho, « Sanitarium Son » reprend le poil de la bête à mi-chemin avec un air rock funky et un magnifique solo de guitare à la toute fin.

« Pactum Ultra Sepulcrum » est un autre interlude d'ambiances sonores de quelqu'un rentrant dans une maison, accompagné de bruits de synthétiseur, un peu comme s'il y avait une présence d'esprits maléfiques. « Exorcismus » revient avec un son prog ensorcelant avec une rythmique nerveuse mais toujours aussi mystérieuse en début de pièce pour ensuite se transformer à mi-chemin en véritable cérémonie de rituel de nécromancie avec l'orgue qui reprend le flambeau et une énième narration. On termine ce funeste voyage avec « Semper Victimas Vult » avec l'orgue qui dirige le bal suivit d'un dernier moment lugubre avec un chœur qui nous accompagne jusqu'à la finale; grandiose!

Sans pour autant révolutionner le style, « E.N.L.D. » reste tout de même un bon album prog avec des ambiances sombres et horrifiques. Ses nombreuses narrations donnent un aspect théâtral et on a l'impression d'assister à une représentation cinématographique sans l'image. Les pièces plus folk ou hard rock redonnent un second souffle à l'album qui aurait pu tomber dans la redondance sans ces moments plus rythmique. Alors éteignez les lumières, allumez des bougies autours de vous et laissez-vous hanter par cette musique envoutante!