Vingt-cinq c'est le nombre d'albums studio concoctés par URIAH HEEP en quelques cinquante-trois de carrière, ce qui est une moyenne plus qu'honorable. Le quintet actuel joue ensemble depuis 2014 soit presque neuf ans sans changement de personnel, un record pour la formation britannique.

L'album précédent "Living the Dream" de 2018 était qualitativement leur meilleure réalisation depuis une vingtaine d'années, pas moins, je dirais pour ma chapelle depuis "Sonic Origami" de 1998 album qui a souvent été vilipendé (à tort) même par les fans, donc nous attendions ce "Chaos and Colour" au tournant. La formation londonienne n'a jamais été réputée pour sa régularité qualitative hormis lors de sa première incarnation de "Salisbury" à "The Magician's Birthday".

Le moins que l'on puisse dire dès la première écoute, c'est bingo, c'est du URIAH HEEP pur jus, reconnaissable entre mille, et c'est la première fois que le duo BOX/LANZON laisse du temps de jeu aux autres membres de la formation, Dave RIMMER compose un titre (le premier single qui ouvre l'album) et surtout Russell GILBROOK en compose quatre !!!

Le titre d'ouverture justement "Save me tonight" c'est un "Easy Livin" en 2023 parfait pour bouger en live (8/10), à la suite nous avons trois titres de qualité et de durée sensiblement proches (de 4:23 à 5:49), un triplé de (9/10), le second des trois composés par notre ami batteur, des pièces pour les fans donc pour votre serviteur, ça déboule ma poule. "Hurricane" le second single du disque (7/10) qui arrive en cinquième position, s'avère le seul titre très moyen sur l'ensemble de l'opus, composé aussi par Russell.

S'en vient l'une des perles de ce "Chaos and Colour", avec "One Nation, One Sun" et les célèbres "Ha Ha Ha" du HEEP dans toute sa splendeur, inimitables (10/10) l'orgue de Phil LANZON et la guitare de Mick BOX qui connaissent leurs classiques sur le bout des doigts aux premières loges, là aussi un futur hymne pour les prestations en public. Le terrifique "Golden Light" ensuite, porté également par l'orgue de Phil qui le triture en tous sens, ça pulse grave (8/10), un poil trop répétitif à mon gout.

La (relative) douceur existe quand même chez URIAH HEEP avec le long "You'll Never Be Alone" (GILBROOK) dont l'intitulé ressemble à ce qui pourrait être chanté dans les travées d'ANFIELD ROAD, les footeux comprendront, du grand art heepien (10/10), Mick BOX à son meilleur niveau et sans sa wah wah ! "Fly Like an Eagle" qui suit, semblable au morceau inaugural, ramassé, bétonné, mélodique néanmoins, et facile à fredonner, du grand Bernie SHAW (9/10).

Plus que deux déjà, que le temps passe vite à l'écoute de cet album, la troisième longue pièce, "Freedom to be Free" portée par le piano de Phil LANZON, c'est rare sur l'ensemble du disque, le thème principal est quelque peu noyé par les cavalcades de BOX qui s'en donne à six cordes joie, avant le retour du piano tout en délicatesse et un final décoiffant à la guitare et à l'orgue (9/10). "Closer to Your Dreams" qui porte bien son nom, clôt le disque sur un rythme speedé à la "Easy Livin" lui aussi, Mick BOX apprécie assurément énormément ces cavalcades guitaristiques en rafale, encore une pièce qui nous fera taper du pied en concert (8/10).

La version démo du titre d'ouverture n'apporte rien de plus à cet album, qui sera surement dans mon top 10 annuel, mais je suis un supporteur du groupe donc il faut le considérer comme tel, je ne suis pas forcément impartial sur ce coup-là.