Dans un lointain Angleterre du XVe siècle régnait le roi Richard III. Pour toutes sortes de raisons, bonnes ou mauvaises, un grand nombre d’historiens et de personnes sont fascinés, voire même obsédés, par la vie de ce roi. Ce n’est donc pas anormal que le chanteur et leader du groupe THE LEGENDARY TEN SECONDS, Ian CHURCHWOOD, soit devenu lui aussi fasciné par le roi Richard III alors qu’il regardait, en 2013 et par le plus grand des hasards, un documentaire sur sa vie. Cette nouvelle passion a rapidement inspiré CHURCHWOOD, qui composa des dizaines de chansons (il compose la presque totalité des chansons du groupe) sur le sujet au fil des ans. Ian a même fondé sa propre étiquette de disques qui a pour nom… Richard the Third Records !!! C’est sur cette étiquette que le groupe a lancé plusieurs albums dédiés à ce roi depuis 2013, jusqu’au plus récent qui fait l’objet de ma chronique d’aujourd’hui, « Astounding Songs ».

THE LEGENDARY TEN SECONDS s’auto-proclame faire de la musique « folk rock ». Mes oreilles le confirment : c’est du folk-rock médiéval, aux très très légers accents prog. Une musique très simple, qui peut parfois, mais je dis bien seulement parfois, rappeler quelques pièces de BLACKMORE’S NIGHT (avec Ritchie BLACKMORE de DEEP PURPLE et sa femme Candice NIGHT), ou encore FAIRPORT CONVENTION. Mais la comparaison s’arrête là : l’inspiration sur cet album est moindre que sur ces classiques du genre. Pratiquement toutes les pièces de cet album sont en 4/4, sur un tempo assez semblable d’une pièce à l’autre. Mais cela n’empêche pas l’album d’être rempli de jolies mélodies, très bien interprétées par des musiciens de talent menés par le multi-instrumentaliste CHURCHWOOD, et produit par son complice touche-à-tout « Lord Z » (Lord ZARQUON).

« Before the Golden Age » (9/10) entame l’album de bonne façon, sous atmosphère de mellotron et de science-fiction (la science-fiction est le thème de cette première pièce, ce qui contraste royalement - excusez-la! - avec le thème général de l’album qui est l’histoire d’un roi du… XVe siècle!). On découvre ici la belle voix grave de CHURCHWOOD, ainsi que les jolis chœurs de Bridgit ENGLAND, Violet SHEER et Jules JONES. Les paroles sont originales (Science fiction by gaslight / Before the golden age / The Time Machine by HG Wells / So let's turn the page / Before the golden age…). Les chansons « That Noble King » (6/10) et « He Got It Wrong » (7.5/10) poursuivent dans le même style, et cette dernière renferme quelques moments où la belle mélodie est chantée par CHURCHWOOD sans section rythmique. « As Long as You Get Your Way » (7/10) possède un petit côté country entraînant, tout en demeurant médiéval, mais surtout contient un magnifique pont chanté par les choristes.

« The Semi Acoustic Interlude » (9/10), comme son nom l’indique, est une pièce instrumentale, splendidement interprétée, avec la guitare acoustique comme instrument vedette, accompagnée par du mellotron grandiose. La chanson suivante, « Keep Us Free » (8/10), est une chanson on ne peut plus d’actualité, un très beau message d’espoir aux Urainiens (Keep us free from the yoke of tyranny / That threatens us from the east / And the rule of an evil man / Who is like a savage beast). L’album se poursuit ensuite avec « The Despatch Rider » (6/10), une chanson qui manque d’inspiration et qui répète ce qu’on a déjà entendu jusqu’à présent. « Battle of Jutland » souffre du même problème, mais la mélodie est plus accrocheuse ici, et on y entend siffler des missiles sur une musique « médiévale-soldat au pas » qui est bien agréable; je lui donne un 7/10. Suivent alors « Omaha Beach » (5/10) et « A Horseman Came Riding One Day » (8/10), une très belle pièce acoustique avec encore une fois de jolis chœurs.

L’album se poursuit avec « Platinum Jubilee » (7.5/10), une chanson sur la reine Élisabeth II et ses 70 ans de règne célébrés avec son jubilé de platiné, qui fait une grande place à la jolie trompette, puis se termine avec une peu inspirée « The Valiant Squires » (5/10).

Malgré 12 chansons, cet album ne dure que 32 minutes. Je ne vous apprendrai pas que c’est le manque d’originalité qui tue cet album. Mais si on aborde cet album comme étant un album qui sort des sentiers du prog, on peut trouver plaisir à l’écouter, car plusieurs mélodies sont très agréables et le tout est très bien joué. Le roi est mort, vive le roi!