'Laconic' veut dire : qui s'exprime en peu de mots. Ceci est vraisemblablement la mission de MARC PELATH, ce musicien (et informaticien) de Chicago qui nous présente son deuxième album. Avec l'ambition de promouvoir un style de musique moderne et strictement instrumental, on reste dans une palette cérébrale et philosophique. Alors que son premier album 'Integrals' était surtout son affaire à lui, incluant la programmation de la batterie, la guitare tactile à 8 cordes et autres synthés, pour AMOR FATI il s'entoure de collaborateurs chevronnés, avec un batteur humain et des contributions de flûte, de cor anglais et de violoncelle. La trame mélodique demeure très présente mais adoucie par les nouveaux instruments. On remarquera une influence subtile de KING CRIMSON phase tardive ne serait-ce que par la présence de GARY HUSBAND sur SABER et la production signée MARK REUTERS (tous les deux impliqué avec les concerts japonais de KC.

La thématique générale de l'album se veut être le destin et la récurrence et donne un côté NEW AGE à l'album. Quand on fait de la musique sans parole, la voix est remplacée par divers instruments et maintient l'idée d'une chanson avec son histoire, son thème et sa structure. Je dois dire que l'ensemble de l'album est riche et éminemment écoutante avec des clins d'œil stylistiques ici et là. La pièce la plus ambitieuse est 'Refuge' avec ses 18+ minutes. Un thème mystérieux, un peu sidéral et majestueux introduit lentement des moments 'free jazz' en première partie puis des moments plus progressifs en deuxième.

'Fate' en ouverture est prometteur avec un riff en écho et une belle progression symphonique et demeure mon morceau préféré. La pièce 'Saber' avec GARY HUSBAND est remarquable par des rythmes un peu latins et des claviers assez fascinants. 'Equinox' avec la flûtiste ARALEE DOROUGH est une belle ballade pastorale pour finir l'album. Il y a aussi plusieurs morceaux très courts faisant office d'interlude évocateurs discrets dont certains auraient, à mon humble avis mérité un traitement plus complet.

Bref un beau voyage en douceur, plein de motifs intriguant et superbement interprété. On a comparé sa musique un peu à celle de MIKE OLDFIELD et on comprend pourquoi : la tapisserie de mélodies est facilement abordable, plaisante et entraînante. Malgré tout, je trouve que l'album soulève peu la passion et que les pièces restent un peu diffuses et similaires. Peut-être que trop de terrain est couvert ? Pour les oreilles averties et les passionnés d'horizons différents.