Peut-on dire ou tout du moins écrire que l'heure de la revanche a sonné pour les bannis de KNIGHT AREA ? Sans en connaitre tous les tenants et les aboutissants, ce prometteur premier album de THE FOUNDATION semble être le creuset idéal pour découvrir ou redécouvrir le chanteur Mark SMIT et son comparse de toujours le bassiste et claviériste Gijs KOOPMAN.

"Mask" est un album concept basé sur une histoire autobiographique, une représentation chronologique de la vie qui commence à notre naissance (Les noms des titres sont révélateurs de "Before the Dawn" à "Future"). Comme le précise Ron LAMMERS, nous sommes nés pour aimer et nous apprenons à haïr......Le masque est avant tout celui de l'Amour.

Sans être follement originale, nous sommes en présence d'une excellente œuvre de néo progressif symphonique comme a pu l'être le premier KNIGHT AREA (on y revient !) en son temps, de la déjà lointaine année 2004. Il va sans dire que la tessiture vocale doucereuse (soyeuse serait plus appropriée) de Mark SMIT est pour beaucoup dans la pleine réussite de ce disque. Comme il s'agit d'un concept album, nous n'allons pas séparer un titre ou l'autre, vous prenez le tout ou vous ne prenez rien...

Qu'ai-je retenu de plusieurs écoutes attentionnées de cet opus ? L'ouverture orchestrale de "Before the Dawn" couplé avec le phrasé lyrique de la six cordes de Jens VAN DER VALK pour sept minutes instrumentales que l'on ne voit pas passer dans l'enchainement avec "Birth" où c'est Rinie HUIGEN (CLIFFHANGER) qui prend le relais avec une guitare plus incisive, plus mordante. "Climbing Mountains" un peu répétitive dans un registre AOR s'avère un ton en dessous, aérée néanmoins par la flute de Judith VAN DER VALK et le violon de Sjoerd BEARDA. Les nappes de claviers nerveuses et tourbillonnantes de Ron LAMMERS et la paire rythmique Gijs KOOPMAN/Jan GRIJPSTRA nous transporte bien loin dans un maelstrom d'enchevêtrements très organiques pour "Blind to Reality" et surtout "Despair".

Arrive la pièce éponyme "Mask" et ses douze minutes magnifiques, le progressif symphonique à son sommet, rien de plus, une mélodie principale entêtante, ponctuée par la voix de velours de Mark SMIT, "chef d'œuvre" vous avez dit "chef d'œuvre" ? Le violon qui traverse "Reneawal" le sauve du tout-venant et "Unconditional" est quant à lui très facile à écouter, très typé radio, un morceau composé par Ron LAMMERS pour son épouse Betty...La pièce terminale "Future" nous fait remonter de plusieurs étages avec des claviers entêtants et entreprenants (Gijs KOOPMAN à la pédale Taurus) et où le vocaliste Mark SMIT se met de nouveau en vedette, la deuxième plage essentielle de l'œuvre.

Une bien belle surprise que cette fondation à cheval entre le premier et le second semestre 2023, vivement une suite......aussi brillante.