Trois titres seulement c'est le format choisi ces dernières années par Ally CARTER et ses compagnons de route de THE EMERALD DAWN pour nous transporter dans leur monde onirique et aventureux, un relativement court, un qui frise le quart d'heure et un Big Mac qui dépasse les vingt-trois minutes dans le cas présent. Allons voir (écouter) de plus près ce cinquième album.

Commençons par le commencement avec le péplum "Out of Time" (10/10) et la guitare reconnaissable entre mille de Ally CARTER, quelques secondes suffisent...de même que les claviers magiques de Tree STEWART les deux font la paire...le tout accompagné des vocaux angéliques de la dame, bien sûr David GREENAWAY et Tom JACKSON ont également leur part de responsabilité dans l'architecture et l'agencement de la musique de THE EMERALD DAWN (écoutez la section jazzante entre 4:25 et 5:50, surprenante pour un habitué de TED comme je le suis avec le piano dansant !). Le plus classisant THE EMERALD DAWN reprend le dessus ensuite, point trop n'en faut, avec la six cordes qui se promène allègrement sur les tapis de claviers de Tree...quand apparaissent les premières effluves du saxophone soprano d'Ally qui orientent la plage vers les rivages orientalisants de leur musique, la danse du cobra OUROBOROS (lire les explications détaillées dans l'interview partagée pour mieux comprendre), immense bonheur d'un ailleurs rêveur, d'un autre voyage magnifié par les envolées vocales graciles de madame STEWART, le tout à déguster sans modération, pour toutes celles et ceux qui demandent une musique progressive originale...

"Timeless" (9/10) second épique, plus court, plus basique aussi, nous présente le temps sans fin et son expérience subjective suivant le ressenti de chacun, introduction au saxophone puis guitare plus classique avant l'apparition des claviers (aux alentours de 4:30) qui portent et supportent la pièce au-delà des huit minutes et jusqu’à son terme accompagnés d'une six cordes soloiste véloce à partir de 11:00 et d'un retour du saxophone pour la partie terminale sur un rythme joyeux et entrainant.

La plage conclusive et la plus courte de l'œuvre "The March of Time", comme l'expliquent les musiciens par ailleurs, montre que le temps est dans nos têtes en permanence, peu importe combien il est juste implacable pour chacun d'entre nous (invisible aussi), l'avancée dans l’âge existe pour tous et la fin arrive un jour pour chaque individu, c'est la réalité, parfois triste, parfois plus joyeuse (9/10). Musicalement nous sommes en présence d'un morceau quasiment instrumental, seules les deux dernières minutes comportent des vocaux, un retour aux premières mesures de l'album avec le même motif de guitare de Ally CARTER, la boucle est bouclée, notre voyage dans le temps est pour cette fois terminé, de la plus belle des manières.

Excellent album vous l'aurez compris, sur mon podium 2023.