On dirait que ce n’est encore qu’hier que je me suis empressé d’acheter le ‘’boxset’’ de la trilogie de ce ‘’supergroup’’ rassemblant nul autre que des membres de Wobber, Jordsjo, Tusmorke et The Samuel Jackson Five. Le premier opus de cette trilogie, sorti un peu plus tôt cette année avait déjà fait très bonne impression auprès des amateurs les plus aguerris avec des sonorités plus axées vers le médiéval et davantage similaire à une sortie de Wobbler. Cette deuxième offrande poursuit la même lignée de qualité, mais d’une façon beaucoup plus originale et moins répandue dans le rock progressif, surtout moderne. En effet, on obtient un rock progressif beaucoup plus contemplatif, moins centré sur les grands élans virtuoses, mais davantage sur l’ambiance.

‘’Ocean Traveller’’, le second livre des Chansons et Contes d’Airoea est axé sur le thème de l’océan et de son exploration. Il va donc de soi que le contenu soit davantage inspiré de musique ambiante et parfois même de la musique progressive électronique qui a souvent repris le thème de la mer et de ses mystères. Dès les premières notes, on reconnait définitivement les influences de disques majeurs comme l’Univers de la mer de Dominique GUIOT ou encore le moins répandu, mais pas moins excellent Voyage aux fonds de la mer d’Alain MEUNIER. Ces influences sont d’autant plus visibles sur la pièce ‘’Orias & the Underwater City’’. On se retrouve vraiment sous la mer, où l’eau enveloppe tous nos sens. Loin de nous être complètement inconnues, ces sonorités ne sont pas sans rappeler les niveaux sous l’eau des fameux jeux vidéo de Nintendo. Pour les plus habitués du son ‘’Wobbler’’, ne perdez pas espoir! La seconde moitié du disque est beaucoup plus axé sur un prog symphonique rétro conventionnel. Encore une fois, on ne sent pas qu’il s’agit de mélodies prémâchées déjà entendues 60 fois. Non, c’est encore une fois un superbe travail d’exécution que seuls ces génies scandinaves ont le secret.

Il m’est encore difficile d’affirmer lequel des deux premiers opus de cette trilogie épique est le meilleur, mais il est certain qu’il s’agit de pièces d’anthologies qui, je l’espère, sauront être reconnus à leur juste valeur. La première moitié du disque risque de surprendre certains amateurs, mais j’y vois une certaine vague de fraîcheur plus qu’attendue. Ah, les grands puristes du prog y verront peut-être une aberration; ‘’ou sont donc passés les belles années du prog !?’’. Eh bien, elles sont là, elles n’ont pas bougé. Ouvrez vos oreilles, laissez l’eau y entrer, noyez-vous dans ce petit chef d’œuvre qui vient bouleverser les palmarès aux derniers souffles de l’année. Sans surprise, mes morceaux préférés de l’album sont ‘’Oris & the Underwater City’’, ‘’Ocean Traveller’’ et ‘’Green Refreshments’’. Rien n’est à jeter, cependant. Tout comme son prédécesseur, ce deuxième opus est magnifique de la première note à la dernière. N’hésitez donc pas plus longtemps à y… plonger! Bonne écoute!