THE CHRONICLES OF FATHER ROBIN peut être considéré comme un supergroupe de prog rock norvégien, puisque composé de membres issus de WOBBLER, TUSMORKE, JORDSJO mais également des post rockers de THE SAMUEL JACKSON FIVE.

"The Songs & Tales of Airoea", c'est trente ans de préparation, pour un triple concept album de dix-huit titres se déroulant dans un monde archaïque et alternatif, vaste, très vaste programme dont nous allons découvrir ici le "Book 1". THE CHRONICLES OF FATHER ROBIN est né des cendres de la formation FANGORN en 1993, contemporaine d'ANGLAGARD, d'ANEKDOTEN ou de WHITE WILLOW pour ne citer que les plus connues de cette partie du monde.

"The Songs & Tales of Airoea" c'est donc l'histoire du père Robin, une créature censée incarner tous les membres du groupe en une seule personne, le tout parsemé d'une bonne dose de mythologie comme fréquemment en SCANDINAVIE (rappelez-vous le sublime NORDAGUST au début des années deux mille). Le trio originel il y a trente ans était formé de STROMMAN PRESTMO, NILSEN et HARMER et s'est étoffé au fil des années. Mon confrère Serge MARCOUX a récemment parlé d'éclectisme dans une de ses chroniques, nous sommes ici au même endroit avec encore plus de complexité et de longueur puisque le premier volume de cette trilogie atteint les quarante-six minutes.

La mise en place des titres est variée, du folk au progressif symphonique en passant des piécettes jazz rockantes. L'utilisation répétée des guitares acoustiques et des flutes est prégnante et donne un cachet particulier à l'œuvre avec la constante magie des claviers (cinq membres en jouent) plus Lars Fredrik FROISLIE en invité spécial, lui qui nous avait proposé il y a quelques mois un album solo plus qu'intéressant. Vous trouverez sur ce disque très peu de passages énergiques, tout au plus quelques montées de tension comme sur "Death of the Fair Maiden" dans sa seconde moitié.

Ma plage favorite, "Eleision Forest" et ses douze minutes distille une fascinante représentation de ce que peut être la musique progressive avec l'imagination et la puissance des mélodies au rendez-vous, de même que le long "Twilight Fields" superbe dans son premier tiers et moins évident ensuite malgré les vocaux posés, diaphanes quoique parfois écorchés de Andreas STROMMAN PRESTMO (j'ai cherché une ressemblance vocale que je n'ai pas trouvé.....), la flute et la guitare acoustique à partir de la dixième minute sont un nanan, la base rythmique nous renvoie clairement à ANGLAGARD et ANEKDOTEN.

La pièce conclusive "Unicorn" est aussi éclairée par les flutiaux mais m'a procuré un moindre plaisir auditif pour tout dire, nous ne pouvons pas tout aimer quel que soit l'œuvre proposée. Un album globalement fréquentable néanmoins mais qui ne sera pas dans mes dix de l'année.