John ALARCON est ce musicien montréalais, né madrilène, qui cumule plus de quarante ans de carrière, et dont l’esprit créatif puise abondamment dans la source sonore du vieux GENESIS. Un foisonnement de Prog symphonique à forte connotation classique qui ne semble jamais se tarir, puisqu’il produit abondamment, plusieurs fois par année, des albums strictement « studio » en compagnie de ses fidèles acolytes. Si vous êtes un aficionado des débuts de l’œuvre « génésienne » jusqu’ à « A Trick of the Tail » inclus, THE ARC LIGHT SESSIONS vous propulsera illico et nostalgiquement à cette époque bénie avec son troisième album de l’année, qui se trouve à être son treizième album studio en carrière.

Sur dix titres, on y retrouve deux pièces instrumentales relativement courtes qui m’ont bien plu. D’emblée, le premier titre « Signs » aux claviers saccadées et percussions complexes qui projettent une illustration sonore typiquement « folk » victorien, vous donnera un aperçu de ce qui vous attends sur cet assortiment de propositions. Ce premier titre introduit également le chant d’ALARCON, qui divise bien qu’il ait ses fans. Pour ma part, s’il y a un aspect pour lequel j’ai été particulièrement intransigeant lors de mes 300 dernières chroniques, c’est la performance vocale. Malheureusement, je considère que sa voix ne se marie pas toujours bien avec le style musical proposé. Un chant haut perché, manquant de nuances, qui semble hésitant par moment et qui d’un titre à l’autre persiste dans la monotonie bien que l’on ressente des efforts ici et là au niveau variation. Je l’avais déjà mentionné dans ma chronique précédente de « The Poetry in Contemplation ». Ce qui fait un bon disque, c’est une musique et une voix qui s’imposent harmonieusement par leur synergie. Coté musical, c’est charmant, avec cette touche de classicisme très plaisante que l’on retrouve par exemple dans « Before the Hours », une excellente mais brève pièce instrumentale qui aurait pu paraître à l’époque de « A Trick of the Tail », avec une performance à la flûte envoûtante de Luc TREMBLAY. « The Hours », ma préférée de cet album, toute en noblesse, une élégie de prestige qui évolue lentement au son d’un piano classique et insère d’harmonieuses nappes de synthés qui se succèdent et recréent la grande époque d’un baroque progressif.

Avec « Saviour », on pourrait même y trouver des similarités avec du ALAN PARSONS PROJECT, et une attitude presque « beatlesque ». A force d’écoute, la force de ce projet réside énormément dans l’inventivité et la noblesse des claviers en tout genre, qui surgissent inopinément lors de breaks soudains, qui donnent lieu à des performances en solo, ou pour tout simplement maintenir l’air principal. Dans les titres que j’ai le plus appréciés au niveau chant, il y a « Awake », où ALARCON livre une performance honorable, avec une émotion plus palpable, sur une partition plus mélodique, hautement symphonique. Et je dois avouer que ses élans sur piano classique sont assez saisissants et captent bien l’attention. Globalement, pour le reste de l’album, vous devriez trouver les passages instrumentaux assez bien faits, ce qui représente déjà une bonne partie de l’album, bien que le chant prenne souvent une place majeure. Mais une voix douce comme celle de Mariana SEMKINA, ou celle de Nad SYLVAN accompagneraient bien tous ces moments classiques, pour les mettre en valeur. La dimension supérieure qu’atteindrait ce projet ! Mais pour l’instant, ce n’est pas le cas. Titres préférés : « Before Hours », « The Hours », « Awake ». Bonne écoute !