TALES FROM THE SKY rock métal prog qui sort de nulle part; formé en 2010, végétant plus qu’autre chose avant de se jeter enfin dans l’arène musicale et de sortir son premier opus; du rock, métal sur un courant progressif des 70 pour les claviers, des 80 pour les riffs métalliques et des 90 à 2000 pour la fusion; Simon et Charles comme hommes d’orchestre.

« Welcome to Krimus world » avec l’intro chaleureuse classique, piano aérien, vocal et flûte tullienne pour une entrée en matière élogieuse. « Techno war » continue, le son se dirigeant vers le prog métal à RUSH, ah le mitraillé des DREAM THEATER; la barrière métallique est franchie; l’air rythmé, haché, un solo guitare gras métallique et la basse sourde renvoie au métal prog des 80-90, bon en soi mais sans réelle créativité; il y a un relent monolithique dedans brisé par la narration de Paul sur un ton à la Orson. « Reign of terror » sur un titre métallique, comme au bon vieux temps des 80; gras, nerveux, tiens les MEGADETH avec même une voix growl; le break avec solo synthé rapproche et raccroche au métal prog dans la lignée d’un ETERNITY X. « Hallucinate forest » pour l’interlude rothien oui un VAN HALEN qui faisait ces petits morceaux frais et entraînants, du sang prog en fait. « Love will always live » entame flûte folk pour un titre acoustique avec Chloé aux vocaux; un titre champêtre qui dénote de l’empreinte du groupe, air qui va chercher sur les BEATLES et LED ZEPPELIN; orgue majestueux, chaleureux; le final limite pop psychédélique, singulier. « This eternal light » continue l’histoire du peuple soumis au dictateur fou; au niveau musical c’est fusion entre métal double pédale sur UNEXPECT et DIABLO SWING ORCHESTRA; prog métal où la flûte ramène à JETHRO TULL, plus près sur OVERHEAD; détonnant, avec ce break bluesy avec encore Paulo en vedette; Simon nous targue d’un solo spleen enthousiaste, le côté GENESIS avec cet orgue solennel, le final sur un chœur ‘The Wall’ charmant et bourré de souvenir.

« Master lab » intro cinématique un temps avant le retour de l’air prog métal pêchu, bien rythmé et une voix growl qui jette le discrédit; ne pas s’inquiéter ça doit être les extraterrestres puisque le ton s’adoucit et revient à l’air de départ, désarçonnant. « Phymat » même air avec un phrasé plus nerveux, sur RUSH, un SHADOW GALLERY pour les différences de tonalité au sein du titre; sur du TOKYO BLADE pour le rythme, pour la voix growl on sort du contexte métal prog; le break avec le saxo de Fabian bouleverse à nouveau la trame musicale et le solo guitare à la Gary MOORE, bluesy puis heavy repart sur les contrées métal prog. « Not alone » air accrocheur au départ, usant de synthés puis de claviers vintages pour un son néo-hard prog; le break avec guitare et orgue gras lorgne sur un DEEP PURPLE des 80 amenant régression, une déclinaison piano cristalline enfonce le clou pour les souvenirs, la comparaison d’avec DREAM THEATER est ici bien marquée. « A muse Overture » oui l’ouverture avant la fin, décidément cet album ne fait rien comme les autres; un orgue génésisien solennel, ah yessien au fil de ce court moment, très bon, cinématique mais majestueux avant tout. « A muse fall » continue sur le même air; paf ça part, ça explose, saxo d’un troisième membre, Bernard, couplet consensuel avant un refrain déjanté à la limite de l’opéra rock, singulier; huit formant une chorale chaste et le saxo est vite rejoint par Simon, tiens PANZERBALLETT en toile de fond; la basse est prégnante et permet un défoulement musical que n’aurait pas renié les QUEEN ou MR BUNGLE; un break un de plus et paf un instant disco , comme les PAIN OF SALVATION et leur ‘Disco Queen’ vite rattrapé par le growl et la triple batterie, désopilant je dis; allez final de foire d’Automne avec l’orgue champêtre.

TALES FROM THE SKY sort un album concept sur une histoire de S-F, hommes mi-pieuvres d’où la pochette, avec des envies malfaisantes, tiens miroir du monde actuel? Un album qui a du plus et du moins, ah; le moins c’est que ça part sur pas mal de genres et il faut bien l’écouter pour comprendre qu’il n’y a pas de djent dedans comme j’ai pu lire; le plus c’est que ce brassage musical ne cantonne pas l’album à un simple métal prog des 80 qui serait bon mais répétitif et consensuel, non ici c’est déluge d’idées qui bouleverse les oreilles et innove.