Sunset Park est un nouveau groupe basé à New-York et formé de musiciens provenant de diverses parties du globe et ce, selon l’initiative du bassiste Eiki Matsumoto. On y retrouve, en plus de Eiki, Shinkuro Matsuura issu de League of ‘’Crafty Guitarists’’, le violoniste ukrainien Andy Didorenko (‘’Lost World Band’’) et, à la batterie, Kenny Grohouski, membre de ‘’Brand X’’ depuis 2016, tous musiciens accomplis. Sunset Park se décrit comme un ‘’progressive rock band’’, tel que mentionné sur le site Facebook du groupe. C’est un premier disque que ce groupe nous propose. Et comme premier effort, il faut admettre que c’est réussi.

Le disque est composé de 8 pièces instrumentales à l’exception de deux pièces où la partie vocale est relativement accessoire. Chaque pièce est écrite autour d’un thème, interprété en plusieurs variations tout au long de la pièce. Mais on revient toujours au thème, on ne s’égare pas dans des divagations musicales interminables, le thème principal de la pièce n’est jamais loin. Ce qui donne un ton jazz-rock assez prononcé à la musique.

Ces thèmes, parfois très syncopés, sont interprétés par les musiciens avec toute la dextérité nécessaire. Et l’instrument solo est régulièrement doublé par un autre instrument, le tout est exécuté sans faille, ce qui exige un niveau de précision élevé.

L’album débute lentement au son d’ondes parasites, puis la guitare démarre l’interprétation d’un premier thème bien senti, secondé par le violon et la basse, (et quelle basse !), puis le groupe se lance dans divers développements musicaux où se côtoient impros et écriture. Le tout se termine sur la même suite de notes et d’accords entendus au début de la pièce. Les musiciens sont en forme et semblent motivés tout au long du disque à livrer des performances de haut calibre. On pense au solo de guitare au milieu de ‘’Cruise Uncontrol’’, soulignons aussi le violon de ‘’Distress of Platinum’’ ainsi que le dialogue entre le violon et la guitare vers la fin de la pièce. La basse grasse et vrombissante tout au long de l’album attire notre attention à plusieurs reprises lors de l’écoute. Et la batterie, nerveuse à souhait, tire bien son épingle du jeu.

Mais tout n’est pas parfait. On note quelques répétions et longueurs (minimes) dans les finales des pièces. Celle qui, à notre avis, est la plus faible de l’album, soit ‘’The Last Words She Left’’ qui, malgré une belle ouverture au violon, finit par prendre des airs de Power Ballad, et se termine avec un fade-out assez banal. Mais ne boudons pas notre plaisir. Certaines pièces nous ont particulièrement plu dont, entre autres, ‘’Cruise Uncontrol’’ pour son écriture et sa cohésion, ainsi que ‘’Congestion’’ pour sa mélodie (un peu) plus légère. La longue ‘’Future Is Moving With You’’ est aussi intéressante avec ses différentes transformations dont sa partie plus tranquille et son petit côté Pink Floyd.

Bref, un très bon album pour qui cherche un rock progressif solide où le rock et le jazz sont bien présents et interprété par des musiciens compétents et expérimentés.