Dans la jolie ville de COME, il n'y a pas que le célèbre lac, il y a aussi un groupe de rock progressif SPECTRVM, qui a commencé sa carrière en 1974, soit presque un demi-siècle sans jamais rien avoir enregistré jusqu'à cette fin d'année 2023. Ils nous proposent ici un concept album de pur progressif symphonique ‘’Teschio del Mondo" d'une durée assez courte, trente-sept minutes au sablier, inspiré par la spiritualité, l'écologie et l'environnement.

Pour les historiens de notre musique de cœur, SPECTRVM a débuté en 1974 sous le nom de STRATUS avec aux commandes Franco LAZZARI et la fratrie BOZZOLAN, les trois toujours présents aujourd'hui, l'album que nous avons entre les mains aurait dû paraitre en 1979 mais des désaccords avec la production empêchèrent sa parution à l'époque. C'est en 2020, avec l'arrivée du guitariste Mario BREGA que STRATUS décida de reprendre le projet sous le nom de SPECTRVM avec le V romain à la place du U.

L'iconographie est ni plus ni moins que notre Terre vue de la Lune, une lune déjà mise en lumière cette année par IL CERCHIO D'ORO, le globe terrestre incluant ici un crane qui est censé transmettre la positivité de chaque être humain. Cette œuvre est conceptuelle (pour changer !) si ce n'est la plage conclusive "Templvm" qui est une relecture d'un morceau de 1976 "Magnificat" qui introduit le slogan bien connu des Templiers "Non nobis Domine, no nobis, sed nomini tuo da gloriam" phrase latine qui ne signifie ‘’Pas à nous, Seigneur, pas à nous, mais rends gloire à ton nom’’.

La pièce introductive "Anima" est du Rock Progressivo Italiano grand teint digne du LE ORME de "Verita Nascoste" avec la six cordes incisive de Mario BREGA et les grandes orgues de Franco LAZZARI tandis que "Bestia" plus court réveille le PREMIATA FORNERIA MARCONI des tous premiers albums "Photos of Ghosts" particulièrement, du très beau travail il va sans dire. Le seul épique de l'album "Nessuno Piange Nessuno Canta" est un festival des deux solistes, l'un avec son orgue profond et enjoué, l'autre avec sa flamboyante guitare, le plaisir auditif est ici à partager sans limites, le solo de Mario BREGA à 5:36 peut être diffuser sans honte dans les écoles de guitare.

"Sogni di Pietra" est selon moi, le maillon faible du disque, écoutable certes mais trop basique par rapport aux autres titres et qui plus est avec un chant moyen pour rester poli. La plage éponyme "Teschio del Mondo" est trop courte pour être jugé au contraire de "Crisalide" qui affleure les cinq minutes et qui sera mon coup de cœur pour son chant haut perché et fort plaisant, on retrouve encore LE ORME en filigrane pour la rythmique et les synthétiseurs, le solo de guitare final évoque quant à lui les célébrissimes aigles américains. Terminons avec le magnifique et délicat "Prigione" puisque nous avons déjà évoqué la dernière pièce auparavant, trop court malheureusement, le progster de base n'est jamais content !