SOUND OF STRANGERS groupe néerlandais inspiré des MARILLION, PINK FLOYD, RIVERSIDE et autres TWELFTH NIGHT a débuté il y a peu, 2016. Un premier album hommage au son prog et néo-prog avec une sonorité moderne, un versant symphonique et mélodique déclaré; de quoi y laisser les oreilles pour mieux se rendre compte.

« Ocean Sky » intro sympho avec des notes pouvant rappeler au départ celles de ‘Rencontres du 3e Type’, une montée en douceur, une petite explosion néo dans la lignée de MARILLION et la basse à Trewavas; une ligne musicale néo avec des ambiances floydiennes planantes, apaisantes, bruits d’eau comme sur ‘On The Turning Away’; une déclinaison lente qui inaugure du bon. « Endless Night » deux roulements de tambour indicatifs, lorgnez vers COLLAGE, un solo d’entrée de jeu, un orgue chaleureux, c’est bien foutu d’un coup; entre la chaleur 70 et la mélodie 80, l’ardeur des 90, trois décennies d’un coup; ça coule tout seul sans grande créativité bien entendu mais le solo qui vient spleen, jouissif à souhait vaut le coup de s’arrêter avant le final monolithique. « Years of memories » arpège guitare sur un fond synthé, une mélodie comptine et Ron MOZER des FOR ABSENT FRIENDS qui montre sa patte musicale. Solo rapide mais intense de Paul. « The Wake » amène une autre belle intro, le plus de cet album; un titre bien...emmené est souvent gage de meilleure écoute et c’est le cas ici; un son, une voix rappelant nombre de groupes, des bribes par-ci, par-là mais un son propre qui se démarque au fil des écoutes, le plaisir de la musique prog justement. Un solo clavier majestueux, quelques notes qui lancent celui de la guitare avant une montée heavy contrôlée, intéressant. « Crossing borders » voilà pourquoi je vous ai cité comme ça RUSH; un relent qui saute au visage, notes plus aigües accompagnées de notes new wave bariolées; un air andalou des mille et une nuits revisité d’un coup pour corser le tout; l’air redevient aérien, cristallin avec une connotation ambiante avant le retour à ce riff rushien. « Stateless ending » déclinaison conceptuelle au piano avec chœurs comme entame, deux minutes d’intro qui font planer, méditer, la voix ok, le solo guitare que je commence à apprécier fortement sur un riff arrière énergique; le mélange piano ambiant et riff heavy est bien travaillé. « Fire and Ice » intro floydiene, porte-voix, guitare slide gilmourienne, un synthé new wave qui dénote agréablement, du son neuf, moderne; Serge pose sa voix, ah que j’aurai aimé l’avoir ainsi tout le long de l’album, du sang neuf des MARILLION de fait avec un solo rotheryen bien amené et des chœurs profonds, pour provoquer le manque.

SOUND OF STRANGERS fait bien du néo prog rock mélodique aux relents agréables d’IQ, RUSH en plus de ceux cités plus haut; après avoir affûté leurs gammes durant deux ans sur les thèmes classiques prog ils livrent des textes sur le problème de la migration d’une famille. Le plus provient du groove assez fort et des soli guitares avisés de Paul, à suivre de près, au feeling surfant sur COLLAGE et RIVERSIDE entres autres; le moins provient des vocaux très linéaires qui manquent un tantinet de profondeur, peut-être est-ce voulu mais. Un bon album qui fait presque drôle où les mélodies envoûtantes pourraient être encore plus accentuées, mais on reste sur du néo prog mélodique.