SEQUENTIA LEGENDA, Laurent SCHIEBER, musicien près de la frontière allemande d’où les notes de la Berliner School de Klaus SCHULZE raisonnent encore; une musique électronique atmosphérique, des nappes stratosphériques, des errances cosmiques, overloops et autres séquences informatiques, séquences comme Sequentia; légendes spatiales, électroniques pour un voyage encore plus loin que les étoiles; on a le nom de son 14e album depuis 2014 qui revisite aussi ASHRA, TANGERINE DREAM et qui diversifie les modulations sonores par séquences!

« AROUND THE GREAT CENTRAL SUN » emmène directement l’auditeur dans un espace sombre rempli de notes monolithiques d’espoir; notes ciselées avec quelques overloops et entourloupes justes pour s’évader sans retour possible; 20 minutes qui ne s’entendent pas passer, un comble temporel. « THE RING OF GOLDEN LIGHT » nous embarque sur un air des TANGERINE DREAM, titres du départ, lugubre, introspectif; il faut 4 minutes pour s’échauffer, 11 pour retrouver le rail spatial musical digne de Schulze; à 20 minutes le break te fait revenir sur terre en sas de décompression à plusieurs dimensions, gage d’une nouvelle errance avec chœurs angéliques. « BON VOYAGE » renvoie aux atmosphères en spirale du maître, c’est différent et l’on y retrouve pas mal d’analogies; ça tourne, overloop, on se croirait revenir dans le passé, les sons semblent s’arrêter et ça repart, une drogue hallucinogène naturelle. « LOVE FEEDS LOVE » pour le bonus sur l’harmonie et la lumière, l’essence de la vie; un radio edit qui sait... pour se plonger la tête dans le vide spatial avec juste une bouffée d’oxygène pour voir où est l’Amour.

SEQUENTIA LEGENDA essaie de nous baigner dans un monde sans peur, sans guerre, sans stress (sans reproche je ne sais); un monde où vous êtes seul avec vos idées pour une issue contemplative certaine. Un peu de son âme et de son coeur est caché dedans, à vous de les trouver avant de partir dans cet espace hypnotique. ‘’Alcyone’’ plus grande étoile des pléiades, point nodal de référence, sorte de vortex synthétisant notre énergie ou comment la musique peut encore réduire la sensation temporelle. Laurent se serait amouraché de SCHULZE avec ‘’Mirage’’ album récent dans la discographie de SCHULZE; perso c’est ‘’Moondawn’’ pour les 70 et ‘’Dreams’’ pour les 80; 35 albums à mon compteur pour retrouver des vibrations que Laurent a pu faire renaître de près ou de loin, exprès ou pas; c’est mon 4e de lui ce qui me permet de réviser allègrement les sons anciens. Un album de SEQUENTIA LEGENDA ne s’explique pas, ne se décortique pas, ne se chronique pas, on en parle, on rêve, on se remémore, on reste coi, absent devant le monde qui bouge, on file bouche fermée à travers les étoiles sans vaisseau particulier, juste en recrachant un peu d’oxygène pour avancer, tourner à droite, sauter dans le vide cosmique.