Robert Schindler est ingénieur de son et producteur de musique doué. Il est aussi un claviériste très à l’aise dans plusieurs genres. Il se produit sous le pseudonyme de ROBEONE. Il a déjà quelques albums à son compte, principalement des albums solos avec une musique basée sur les claviers. Les profits de son petit dernier ‘Dream Suite’ seront versés à la Fondation BOB MOOG. L’album comme tel explore certaines facettes stylistiques précises et offre donc un éventail de musique numérique qui vogue entre le progressif, le jazz fusion et le rock cosmique et ambiant.

Dès la première écoute, on notera une qualité d’enregistrement et de mixage magnifique. Sur une sono haut-de-gamme ou avec des écouteurs sérieux, l’effet est saisissant. Quarante-six minutes suffisent pour que les 6 morceaux éclectiques vous charment.

‘Hollow’ en ouverture est un clin d’œil à KEITH EMERSON et son style classique et bombastique. ‘All that Razz’ est plus assis sur une base de jazz assez classique avec des improvisations rappelant des violons électriques. ‘Levels’, selon ROBEONE, a été influencé par BO HANSSON, l’organiste suédois qui nous a donné ‘The Magician’s Hat’ en 1972. Un beau morceau évocateur et pastoral plein de passages intrigants. ‘M is for Moog’ est plus un hommage à l’instrument et ses nombreuses possibilités avec sa trame aléatoire dans un style à la TOMITA. Plein de surprises et de délicatesses. ‘Jazzmorphis’ aurait été composé avec BRIAN AUGER en tête. Du Hammond ronflant, des envolées spectaculaires et un beat jazz, des soli possiblement avec la hache de Roland ?

On termine avec un morceau de 20 minutes, la pièce qui donne le titre à l’album ‘Dream Suite’, un hommage symphonique au travail du regretté JON LORD (DEEP PURPLE). Un morceau ambitieux et sinueux qui vous remplira les oreilles de sonorités classiques, de HAMMOND déchainé et de rythmes un peu martiaux ou nostalgiques. Très satisfaisant.

Bref une belle collection de pièce savantes, brillamment exécutées. On regrette un peu l’absence d’un batteur humain et les fluctuations instables des instruments analogues par moment. Les fervents de prog axé sur les claviers seront ravis. Cela m’a aussi donné le goût de revisiter les AUGER, HANSSON et EMERSON et d’aller explorer aussi quelques-uns de ses autres albums.