Les cinq musiciens qui accompagnaient Xander RAPSTINE épisodiquement sur l'album précédent en 2021 sont tous devenus membres du groupe à part entière sur ce "Communion" d'où nous allons le voir une meilleure unité quant à la gestion de l'ensemble, l'iconographie quant à elle est toujours le fruit du travail de Chris PANATIER comme sur les deux premiers albums du Fier Paysan.

Petite subtilité, figurent sur le disque pas moins de dix-sept intervenants extérieurs (beaucoup sont présents sur le second titre), dont vous trouverez la liste à l'intérieur du livret, la place nous manque ici pour les lister tous...A noter également que Xander RAPSTINE qui a composé la totalité de l'œuvre, l'a dédicacé à ses frères et sœurs.

Deux titres sont totalement instrumentaux et "rugueux" pour le moins, le deuxième "A Thousand Cuts" (8/10) qui affleure les sept minutes avec un énorme riff de basse en introduction et une guitare qui rappelle HOT TUNA ou d'autres formations de la même mouvance, aéré par les cuivres, la clarinette de Ramdass BHAIYA, le cor anglais et le hautbois (quarante secondes à la fin du morceau mais superbes) de Jennifer BERNARD, le trombone de Wayne MYERS, le saxophone ténor de Joseph SERRATO, le cor d'harmonie de Jenni WIELAND ou bien encore la trompette de Kullen FUCHS (six des invités cités plus haut), la fin de ce titre rappelle la sauvagerie du premier ELOY (avant l'envolée dans le space rock des allemands) et le quatrième "A Storm of Swords" (6/10) sans les cuivres mais avec du vibraphone (deux intervenants Xander et Mark POITRAS), original et fortement dépaysant (jeu de mots involontaire bien sûr), une sorte de gigue endiablée limite furieuse. Coincé entre les deux "A Web of Shadow" ne m'a pas laissé un souvenir impérissable…(7/10) malgré l'instrumentation utilisée dans la partie introductive que nous retrouverons plus loin dans la cinquième plage.

La pièce inaugurale "An Embarrassment of Riches" est la plus abordable pour l'auditeur lambda, porté par le son des tambours de Dave IRISH, les divers claviers se chargeant d'instaurer un climat rassurant pendant la globalité du morceau, les guitares et autres cordes grattées bonifiant l'ensemble avec une certaine joliesse, la plage est peu chantée (uniquement dans sa seconde moitié) malheureusement assez mal chantée, dommage (7/10). Le vivace et presque métal par moments "Shibboleth" est lui également aisé d'écoute, correctement chanté (c'est déjà ça), avec une réelle profondeur de claviers et de la mandoline, du mandola et du mandocello (tous sont des instruments à cordes pincées ce qui leur donne ces sons si particuliers) dans la partie finale, très agréable et original (8/10).

Bon sang de bois, pourquoi n'y a-t-il qu'un titre du calibre de "The Fall" (9/10) sur ce disque ? Dix-neuf minutes de grand progressif symphonique, aventureux, audacieux, un sucre d'orge qui n'en finit pas, époustouflant, l'apport du chant féminin de Brooke BROCKMAN et la flute de Mélanie MORGAN GOMEZ (des invitées parmi les dix sept.…) n'étant surement pas étrangers à la facilité qui se dégage de l'écoute de cette longue plage auxquels nous pouvons ajouter trois intervenants extérieurs au piano au cœur de cette chute.......intemporelle ?

Un album à réserver aux auditeurs aux grandes oreilles.