CHRONIQUE / REVIEW
Overhead (2)
Telepathic Minds
Releases information
Release date:
March 31, 2023
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Self-Released
Finlande / Finland
Serge Marcoux - February 2023
8,7
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Lorsqu’un artiste ou un groupe de musique choisit d’offrir aux auditeurs un album double, on ne peut faire autrement que d’admirer une certaine audace. Peut-être encore plus à l’époque actuelle qui est plutôt cruelle pour les supports musicaux physiques. De nombreuses œuvres comportant plus de musique que la moyenne ont bel et bien mises en valeur leurs artisans. Il suffit de penser à « Goodbye Yellow Brick Road » d’ELTON JOHN, à « Tommy » des WHO, et du côté progressif, à « The Wall » de PINK FLOYD ou à « The Lamb Lies Down on Broadway » de GENESIS pour ne donner que ces quelques exemples. L’exercice n’est pas sans écueil. Le succès n’est pas toujours au rendez-vous, je ne donne aucun nom, et il peut entraîner des tensions dans un groupe qui ont quelquefois provoqué des effets néfastes pour le groupe en question. Que cela ne tienne, le groupe finlandais OVERHEAD propose une telle œuvre en ce début d’année. Il s’agit de « Telepathic Minds ».
Formé en 1999 à Helsinki, la capitale, OVERHEAD nous propose donc quatre-vingt-dix minutes de musique sur un sixième album en plus de vingt ans de carrière. Cinq années séparent « Telepathic Minds » de l’album précédent. Deux nouveaux équipiers sont à bord, soit JANNE KATALKIN à la basse et JERE SARRAINEN aux claviers. La batterie est toujours sous la responsabilité de VILLE SJÖBLOM qui a rejoint le groupe en 2005 pour l’album « Metaepitome », possiblement le plus apprécié du groupe, à date. Et, bien sûr, il y a les deux leaders qui sont présents depuis les débuts, soit JAAKO KETTUNEN aux guitares et ALEX KESKITALO au chant et à la flute. Si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à visionner l’entrevue qu’il a eu l’amabilité de nous accorder. J’ajoute qu’il est aussi le concepteur de la pochette de l’album. Il avait fait de même pour le précédent, « Haydenspark ».
OVERHEAD est un groupe fort indépendant, distribution, gérance de spectacle, son, etc. Seule la masterisation n’a pas été faite par le groupe. L’écriture et l’enregistrement de « Telepathic Minds » ont commencé avant la pandémie maintenant trop bien connue. Cependant, celle-ci est La cause de l’album double. À quelque chose malheur est bon dit le proverbe. À l’instar de nombreux artistes, les musiciens ont donc pu accorder plus de temps à la création et à l’enregistrement et ont ainsi pu nous offrir un CD ou un vinyle double.
« War to End All Wars » offre un départ canon. Une ouverture grandiose aux accents symphoniques laisse ensuite la place à une voix et une rythmique en douceur jusqu’à une éventuelle relance de cette puissance. Le morceau joue ainsi sur divers niveaux d’intensité avec, au passage, un dynamique solo d’orgue et un puissant solo de guitare. La finale ne laisse pas sa place en termes d’emphase et d’une certaine grandiloquence. Changement de tempo et d’atmosphère pour la pièce suivante. Un son feutré sur mid-tempo car, après tout, il ne faut pas déranger les fantômes. Mais n'ayez crainte ce « Ghosts from the Future » apporte son lot de changements et de beaux moments sur ses presque treize minutes. Ainsi, on y retrouve une superbe montée voix et flute qui se transforme éventuellement pour donner un passage à saveur moyen-orientale. Ailleurs, entre autres, on peut entendre un solo de guitare sèche sur roulement de batterie. Ici aussi, nous avons droit à une finale qui sait se faire remarquer. « Sail Across the Universe » marque un autre changement. Un rock assez solide, riffs de guitare et rythmique à l’avenant. JAAKO et ALEX y vont de solos et le refrain est plutôt accrocheur, voire fédérateur. Cette puissance rock et un certain sentiment d’urgence, on les ressent aussi sur « Sheep Stay Silent » et « Planet of Disorder », notamment. Il va sans dire que les propos, tant par la parole que la musique, ont été influencés par les événements que nous connaissons trop bien. La pandémie, bien sûr, mais aussi la guerre. Après tout la Finlande et la Russie partagent 1340 kilomètres de frontière. Comment ne pas être touché par de telles situations ?
Incroyable mais vrai, on change encore de tempo et d’ambiance pour les neuf minutes de « The Pilot’s Not Fit to Fly ». Il y a un petit quelque chose de STEELY DAN, voire de soul dans ce morceau. Mais si j’écris ceci, ce n’est que pour donner une idée générale de l’orientation musicale. En effet, en écoutant l’album, on peut trouver qu’ici et là une séquence musicale, un riff de guitare ou la voix d’ALEX peuvent évoquer d’autres groupes ou artistes. Par exemple, sur la pièce titre, j’ai trouvé qu’ALEX avait quelques accents à la EDDIE VEDDER de PEARL JAM. Mais quoique l’on puisse déceler, il est sûr et certain qu’OVERHEAD ne peut pas être clairement associé à un groupe ou artiste en particulier. Le groupe possède un son et une identité qui lui est propre. Pour en revenir au trajet proposé par le pilote peu apte à voler, ce morceau un peu laid-back ou JAAKO nous offre un solo de guitare pas piqué des vers est un de mes préférés et concours à offrir un éclectisme de bon aloi à « Telepathic Minds ». « Sleep Tight Little Sweetheart » avec un rythme un peu aérien ou flottant, ses accents psychédéliques et un solo de guitare déjanté conclue le premier album et rejoint mes propos précédents. Cette touche psychédélique peut venir de l’influence, aussi légère soit-elle, du groupe LOVE qu’ALEX aime bien comme il nous l’a confié en entrevue. Homme de goût, il aime aussi le GENTLE GIANT des débuts.
Sans décrire les quarante-cinq minutes du deuxième album, je m’en voudrais de ne pas parler du plus long morceau du groupe depuis « Metaepitome ». « Telepathic Minds » est une suite de dix-sept minutes, en cinq mouvements, assurée de vous faire vivre de beaux moments. Le jeu de flute d’Alex est savamment utilisé à divers endroits, sa voix canalise les tonalités et les émotions qu’il faut pour mettre en valeur la musique et nous filer des frissons. Parlant de ceux-ci, le solo de guitare un peu bluesé et gilmourien de JAAKO va aussi y contribuer. Nul doute que l’on ne peut rester insensible à la pièce maitresse du nouvel opus d’OVERHEAD. Comme la plupart des créateurs devant une nouvelle œuvre de musique, ALEX pense qu’il s’agit de leur meilleur album. Dans le cas présent, j’abonde dans son sens. Et vous ? Une seule manière de le savoir, donnez-vous le temps et le nombre d’occasions nécessaires pour bien l’écouter, l’intégrer et décider.
PISTES / TRACKS
- CD 1
1. War to End All Wars (8:43)
2. Ghosts from the Future (12:41):
- i) Endless Sleep
- ii) Last Chance to Bail
3. Sail Across the Universe (8:22)
4. The Pilot's Not Fit to Fly (9:19)
5. Sleep Tight Sweetheart (5:50)
CD 2
6. Telepathic Minds (17:18):
- i) Hypnotized
- ii) Random Honesty
- iii) Telepathic Minds
- iv) Back in Time
- v) Reprise: Home Again
7. Tuesday That Never Came (4:04)
8. Planet of Disorder (7:18)
9. Sheep Stay Silent (7:45)
10. Almost Always Near the End (7:45)
- Alex Keskitalo / Vocals, flute
- Jaakko Kettunen / Guitars
- Ville Sjöblom / Drums
- Janne Katalkin / Bass
- Jere Saarainen / Keyboards
musiciens / musicians