Quel plaisir que celui de découvrir ! Vous savez cette sensation de goûter à un nouveau vin qui plait particulièrement. Ou bien encore, un livre que vous n’êtes pas capable d’abandonner même s’il est tard et que vous travaillez le lendemain. Et bien sûr, il y a les découvertes musicales. MOURNING KNIGHT est un groupe que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. Paru en 2021, le premier album éponyme était complètement passé sous mon radar. Aussi, j’ai donc découvert le groupe et sa musique en préparant la chronique du deuxième opus intitulé « A World of Dreams ».

La découverte passe par les nombreuses écoutes, quelquefois successives. Celles-ci, je m’en confesse volontiers, furent fort agréables et seront renouvelées au fil des années. Il va sans dire que la recherche fait aussi partie du processus de découverte. Ce qui m’a permis de savoir que le groupe est américain et vient de l’état de New-York. Le projet est né dans les années 90 mais le premier fruit nous a été offert récemment comme je le soulignais plus haut. MOURNING KNIGHT est principalement le résultat de la collaboration de deux musiciens, soit JASON BROWER qui est le chanteur, en plus de jouer de la batterie et des claviers. Il est également compositeur et a réalisé la pochette de l’album. Son acolyte est NORM DODGE qui s’occupe des guitares et de la basse. Ils sont assistés de NANCY SCORCIA aux chœurs et à la guitare sèche et de ROO BROWER aux chœurs. Le visuel des deux disques, le nom du groupe et des titres tels « A Fractured Fairytale » et « The Harlequin’s Carnival » donnent à penser que nous avons un classique groupe utilisant l’imagerie des chevaliers, des dragons et Cie. L’écoute et la lecture des paroles raffinent notre savoir et permettent de comprendre que ce monde de rêve n’est pas celui que nous pensons. Les paroles évoquent des réalités et des situations souvent sombres avec toutes les nuances de gris nécessaires. ‘‘Nous vivons dans un monde imaginaire. Nous vivons Il était une fois’’. Ainsi se conclue la longue suite de dix-sept minutes, « A Fractured Fairytale » pour ne donner que cet exemple.

La musique du groupe se situe clairement dans le registre prog symphonique avec quelques touches néo-prog. Aucune prétention de révolutionner le genre et on peut aisément parler d’un sérieux coup d’œil dans le rétroviseur des années 70. Le contenu musical est hautement mélodique et s’écoute aisément. Le jeu de claviers de BROWER est de l’école Banksienne si vous me pardonnez le néologisme. L’influence de GENESIS est clairement présente y compris dans son aspect plus rock. À mes oreilles, « Duel in the Sun » a une réelle parenté avec « The Knife ». Puisque j’évoque le côté rock, je peux dire que j’ai bien aimé le début de l’album avec d’abord une intro tranquille teintée par PINK FLOYD qui débouche sur assez long solo de guitare bien relevé avant le début du chant. À ce sujet, la voix de BROWER est fort plaisante et bien complémentée par les chœurs dans plusieurs morceaux. Elle me fait penser un peu à celle de RICK EMMETT de TRIUMPH. Dans ce « A Fractured Fairytale », il y a de superbes partitions de claviers dont cette belle montée vers la neuvième minute. Avis aux amateurs de mellotron, « A WORLD of Dreams » vous en mettra plein les oreilles. Écoutez les deux apaisantes dernières minutes de « Return to Earth » avec piano, orgue et mellotron. La filiation avec GENESIS apparaîtra de nouveau avec juste ce qu’il faut de MOURNING KNIGHT. Ce morceau est une réussite. Que dire de « The Harlequin’s Carnival » si ce n’est, merci messieurs pour ce plaisir musical. Tous les ingrédients requis sont présents, qualité de la composition d’abord mais aussi l’abondances de claviers, les changements de tempo et une fin en apothéose.

Si la musique du groupe est clairement inspirée de l’époque ou GENESIS, CAMEL et consorts inspiraient nos découvertes d’un genre alors dans son enfance et que cette inspiration vous plait encore aujourd’hui, alors n’hésitez pas à découvrir MOURNING KNIGHT et son album « A World of Dreams ». La recherche est facile et le sourire qui vient avec l’est tout autant.