Un petit saut dans le passé pour corriger une importante omission car cet album aura bientôt un an. « Les petites choses » de « Mère Machine », c’est le fruit du travail d’un duo de Québécois, qui l’a composé, enregistré et mixé lui-même. On y retrouve Pierre MARCEAU aux claviers, à la programmation et au chant, et Danny JOBIDON au chant, à la guitare et à la programmation sur deux titres. Des musiciens d’expérience issus des formations « Soon Soon » et « Wall to Wall », qui se retrouvèrent au sein de « Mother Machine », une idée de 2020, pour briser l’ennui et l’isolement durant la pandémie.

Quant à Pierre MARCEAU, il fut pendant 28 ans mixeur sonore pour la chaîne MUSIQUE PLUS, où il s’occupait également de développer les thèmes sonores des émissions. Maintenant à la retraite, « Mother Machine » est devenu son nouveau joujou pour renouer avec la création musicale.

Disponible au format numérique seulement, l’album comprend huit courts morceaux, dont deux sont des reprises du répertoire de l’ex-formation « Wall to Wall » (Fade Away et Wall to Wall) et sur lesquelles Danny JOBIDON a participé. Les six autres pièces, dont quatre sont instrumentales, ont été conçues avec des instruments virtuels joués aux claviers par Pierre MARCEAU.

Les reprises du répertoire de « Wall to Wall » sont intéressantes, démontrant un style « Glam » et « Dream Pop rock » à la DEPECHE MODE des années 90, mais elles m’ont semblé moins bien enregistrées et elles détonent avec la modernité des autres morceaux créés récemment. Honnêtement, le summum de cet assemblage de morceaux provient des créations de Pierre MARCEAU, dont le talent de « faiseurs » de sons est indiscutable, vue son expérience. Je me suis régalé dès la première écoute !

Difficile de ne pas tomber sous le charme de « Yeah ! Yeah ! », à la rythmique enjôleuse, portée par une voix sale et enrouée à la Tom WAITS, (les fans de MAJOR PARKINSON vont aussi aimer cela!), décorée par de belles textures complexes en multicouches atmosphériques, chargée de similis-cuivres de différents types qui rendent le tout accrocheur, en plus du contraste des différents tons de voix qui ajoute à l’intérêt. En un seul mot, très « cool » ! « Two Heads », c’est une excellente instrumentale au crescendo dramatique, résolument rock avec des usages sonores inhabituels, aux « beats » agréables, autour duquel on décore constamment car on est un compositeur qui sait faire. Tout cela fait seulement avec des claviers. Mystérieuse et intense !

« Memory Road », c’est la classe qui s’écoute en boucles. L’occasion de montrer un aspect plus léger et romantique aux similis-cuivres et au piano. Noblesse ! « The Runner » est à l’opposé. Froide et technique, proche d’un métal fusion, très axée sur la guitare et les enchevêtrements de percussions complexes. Avec « L’Ogre », il y a un aspect expérimental qui surgit, un conte fusion, où la grosse voix déblatère lentement sur une trame à l’ambiance chaotique résolument moderne ou encore une fois, il sait jouer savamment des contrastes.

Pour conclure, « Little Things », qui m’a donné des frissons, et cela n’arrive pas souvent. La pépite de cet album! Au son d’un simili-violon, et de percussions nerveuses, cette démonstration de folk moderne intensément mélancolique et grandiose, qui ne peut venir que d’une bonne âme, devrait vous toucher! La production des morceaux les plus récents est superbe. Vivement le deuxième album prévu pour 2023 qui est déjà en chantier. Titres préférés : « Yeah ! Yeah ! », « Two Heads », « Memory Road » et « Little things » Bonne écoute!