Déjà un quatrième album pour ce trio de Manchester. On a droit à un album simple, sans prétention, très mélodique et avec un penchant folklorique et 'Canterbury' ma foi très plaisant. Une belle fusion de progressif éclectique tantôt moderne tantôt nostalgique. En l'écoutant j'ai pensé à EDISON'S CHILDREN, MOODY BLUES, ANIMA MUNDI, CAMEL etc...

Assez classique dans sa composition, le trio marie de belles guitares souvent acoustiques et des synthés d'époque très bien sonnés. La partie vocale est correcte, on remarquera aussi l'utilisation efficace d'un EBOW pour des passages d'instruments à cordes envoûtants. Chaque pièce explore un domaine et un style un peu différent. La pièce en introduction est un triste plaidoyer sur les abus que subit notre pauvre planète. Presque 10 minutes d'une ballade bien épicée à la sauce progressive avec un thème accrocheur et une belle mouture de parties instrumentales et chantées.

On enchaîne avec un morceau étonnant, 'Eric upon Tweed', une histoire de fait divers rappelant un peu 'Maxwell's Silver Hammer' ou même 'Harold the Barrel'. Très longue partie lyrique mais très divertissant. 'Longship' est tout à fait différent et relate les voyages héroïques des drakkars au temps des Vikings. Lent et majestueux, une mélopée entremêlée de chants de baleines. Bien réussi. 'Horsemen' est apparemment une interprétation du film classique 'Les quatre cavaliers de l'apocalypse', 13+minutes en plusieurs parties dont quelques passages galopants et aussi un passage instrumental très prisé vers la septième minute avec un thème de synthé en crescendo très génésien.

La pièce de résistance vient à la fin avec le morceau épique obligatoire qui aurait fait tout un côté de disque vinyle avec 21 minutes. 'Clay Man' est un texte issu d'un rêve et raconte l'histoire d'un homme de glaise qui absorbe les malheurs et inquiétudes des gens qu'il rencontre. Très surprenant et sans une minute de trop. Des thèmes variés, des changements de tempo, d'humeur et de rythme qui ne cessent d'étonner. Vraiment un morceau fascinant et dans le meilleur de ce que le style rock progressif permet. On reconnaît un peu le style du groupe, des orgues impressionnants, de passages doux et pastoraux, des fluctuations parfaitement intégrées et un son de prog symphonique 68-72. La pièce qui vaut l'album.

Essentiellement, un album gratifiant, jouant parfaitement à l'intérieur de ses limites et qui vous procurera des heures d'écoute plaisantes. Touchant, facile à digérer et délicat. Vous aurez probablement le goût d'aller visiter les 3 autres albums qui recèlent eux aussi de belles surprises.