LUMSK est un groupe norvégien qui m'était inconnu jusqu'à la parution de ce nouvel et quatrième album (le premier album remonte à 2003) et qui nous propose un mélange de folk, de rock et de métal d'où une appartenance obligée à la musique dite progressive.

Beaucoup de changements de line up depuis 2003, seuls demeurent trois membres d'origine, Espen WARANKOV GODO aux claviers, Eystein GARBERG aux guitares et Espen HAMMER à la guitare basse et surtout seize longues années depuis la parution de leur disque précédent en 2007 ce qui fait que pour beaucoup la formation avait bel et bien disparue...que nenni car les enregistrements de ce "Fremmede Toner" ont débuté dès l'an 2009 mais les vicissitudes de la vie de chacun ont fait que ce quatrième album ne parait qu'en ce printemps 2023. Néanmoins il nous faut préciser que la violoniste et le batteur étaient eux aussi présents en 2007.

"Fremmede Toner" est le nom d'un recueil de poèmes de l'auteur norvégien André BJERKE, des poèmes traduits et pour certains réécrits de poètes du monde entier. Le chant sur la grande majorité de l'œuvre est en norvégien ce qui pourrait éventuellement rebuter une certaine partie de notre lectorat, néanmoins la chanteuse Mari KLINGEN s'en sort globalement avec les honneurs, les rares vocaux masculins avec du chant en anglais sont moins passionnants (Mathias R.SAMUELSEN ami d'enfance d'Espen, sommité littéraire reconnue) comme dans le huitième titre "A Match" (7/10), ou bien la pièce conclusive "The Day is Done" (8/10), un morceau qui me rappelle l'ancienne incarnation de KAYAK avec Edward REEKERS et Cindy OUDSHOORN...ce dernier doté néanmoins d'une intéressante seconde moitié quasi instrumentale (remarquable utilisation du piano) d'Espen WARANKOV GODO.

Seuls deux titres dépassent les huit minutes, tous les autres oscillent entre 2:20 et 6:13 (dont six autour des quatre minutes). Parmi ces dix titres (j'ai évoqué les deux chantés dans la langue de SHAKESPEARE un peu plus haut), les plus plaisants à mes esgourdes sont le premier "Det Døde Barn" (9/10) et son final hautement symphonique, le second "En Harmoni" avec son intro bushienne (la voix de "petite fille" de Mari KLINGEN) qui évolue vers un rythme métallique et mémorisable (8/10), le quatrième "Under Linden" pour son violon au mitan soutenu par des six cordes mordantes et sa conclusion échevelée aux claviers multiples (8/10), le sixième "Dagen Er Endt" la perle de l'œuvre s'il faut en désigner une (10/10) du progressif symphonique de haut niveau où tout sonne parfaitement (ce violon dans le final ! tous les octaves doivent y passer), le septième "Das Tote Kind" une plage aux climats tour à tour doux et enjoués voir énergiques presque métalliques dans le bon sens du terme (9/10), le onzième "Das Veilchen" trop court malheureusement, peut-être pour un passage radiophonique ? (8/10).

A contrario je n'ai pas apprécié le court "Avskjed" qui fait presque "punk" (5/10) ni le trop basique et franchement métallique mais dans le mauvais sens.... "Abscheid" (6/10) ainsi que le dixième titre le rocknrollant "Under Der Linden" trop chanté à mon gout (7/10). D'une manière générale j'aurais apprécié que certaines plages soient plus développées, plusieurs d'entre elles auraient mérité un traitement instrumental plus étendu, un très bon disque néanmoins qui aura probablement une place dans mon top 15 annuel.