LOONYPARK, créé en 2007 et déjà un 7e album sur une tendance crossover, avec des musiciens venant de METEOPATA et PADRE. LOONYPARK, c’est Christopher LEPIARCZYK, l’homme à penser du groupe. Du prog AOR singulier qui parle de réflexions sur les relations humaines dépendantes du cycle lunaire, celui qui nous donne double face; un son qui se met un peu en-deçà du prog conventionnel en amenant des espaces prog métal très intéressants avec le nouveau guitariste, bref allons voir ça.

« The Shades of a Darkness », intro nerveuse avec orchestration expressive amenant l’entrée de Sabina sur un pop-rock langoureux; break électro et solo d’Adrian moderne pour un son rappelant MILLENIUM; le final au riff entêtant avec Christopher sortant un solo langoureux, planant. « Carnival Swirl » intro clavecin, couplet éthéré, refrain frais enjoué aux antipodes pour un titre mélodique; le solo guitare montre le touché remarquable partant très haut, sensitif; final batterie oppressante et nappes de synthé éthérées. « What If? » avec un riff mi-heavy sur ceux des premiers JETHRO TULL, souvenir; Peter à la basse donne le ton tandis que Christopher amplifie le côté électro 80; à mi-parcours le sempiternel solo tout en douceur, sensibilité, émoi; un final doux avec piano métronomique et air soft des synthés.

« Raw/waR » intro spatiale, symphonique, couplet consensuel avant un refrain nerveux, heavy wave! Sertari la nouvelle voix des KARNATAKA prête sa voix forte, la déclinaison est sur un slide guitare puis un solo électronique affûté. « Opium » intro piano répétitif puis quelques cymbales impriment un air hypnotique; le synthé saturant crée l’oxymore et fait tendre l’oreille; l’air new age, alcalin, ah cette atmosphère latente à 2’30’’… Un air redondant qui s’incruste dans la tête comme une drogue. « Strange Thoughts » intro solennelle où je retrouve des similitudes avec le travail de Ryszard de MILLENIUM; douceur et réflexion méditative, un peu des FLEETWOOD MAC pour le côté balade, un peu des ALAN PARSONS PROJECT, un peu de spleen et un très beau solo après le vocal haut de Sabina; simple, efficace jusqu’à la dernière seconde.

« Eyes Wide Open » à l’intro électro avérée qui dénote, le riff heavy encore plus; dansant, riff sur un très bon TOTO groovy, un SNIFF N THE TEARS surprenant; le break avec Christopher qui sort un solo synthé scotchant, mélodique puis teigneux, bluffant; allez encore un autre avec piano et clavier au fond, la composition devient de l’art musical progressiste, le plus beau titre qui nous perd dans les méandres.

« The Lightness of the Wind » mid tempo me rappelant RUSH, en ballade comptine romantique; une percussion inventive amène le solo guitare de l’album, Adrian époustouflant; air mélodique convenu sans ces dérivations lunaires qui donnent une puissance surprenante; un dernier solo synthé virevoltant avant « The Flame » moment où je commence à dompter la voix, bien foutue, pas si linéaire; sur Céline DION en guimauve, romance et délicatesse; une ballade slow pour emballer au temps où l’on avait le droit, un titre qui vient clore cet album bien plus complexe qu’il n’y paraît.

LOONYPARK continue de déblayer les routes prog music en proposant des titres aux arrangements complexes en deuxième partie; un album qui pourra vous aider à réfléchir sur l’amour, l’espoir, le pardon dans les textes; un album qui propose surtout un nouveau concept musical avec titres mélodiques et dérives progressives variées et nombreuses, me laissant penser que le prog d’aujourd’hui est bien là et pas dans les albums vintage de groupes ne pouvant se démarquer des dinosaures des 70. Un groupe qui montre que la Pologne est un grand vivier prog et qu’il faudra suivre encore de plus près.