CHRONIQUE / REVIEW
Lars Fredrik Frøislie
Fire Fortellinger
Releases information
Release date:
June 2, 2023
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Karisma Records
Norvège / Norway
Serge Marcoux - June 2023
8,9
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
Est-ce que vous vous souvenez de la première fois ! Qui n’a pas entendu ou posé cette question pour un sujet ou pour un autre. En règle générale, les humains se souviennent des nouvelles expériences. Ou alors, souhaitent les oublier si elles sont mauvaises. Nul doute qu’il en va de même pour les musiciens d’un groupe. À plus forte raison lorsqu’il s’agit d’une première excursion en solo. Le groupe norvégien en question est WOBBLER pour la plupart des amateurs et aussi WHITE WILLOW depuis « Storm Season ». Les plus informés ajouteraient Tusmørke pour six albums. Le musicien en question est LARS FREDRIK FRØISLIE qui nous offre un premier album avec « Fire Fortellinger ».
Une aventure solo qui débute dans l’isolement provoqué par la pandémie, c’est logique. Notre homme a profité de ce temps pour se nourrir des arts d’une autre époque, dont la musique et la littérature. Ce fut à la fois une quête pour se réapproprier la nature et fuir, en quelque sorte, la civilisation. Trouver refuge à de nombreuses reprises dans un vieux chalet, visiter des tombes des Vikings et des paysages magiques ont inspiré les quatre morceaux que l’on retrouve dans cet opus et cela s’entend. L’aventure musicale solo est presque complètement celle d’un homme seul puisqu’il n’a eu l’aide que de NIKOLAI HÆNGSLE (ELEPHANT 9, NEEDLEPOINT, BIGBANG) à la basse. M. FRØISLIE se charge du chant, de la batterie et des claviers. Un réel arsenal de claviers, vintage dans la plupart des cas, orgue Hammond, Mellotron, Mini-Moog et Cie. Alerte divulgâcheur ! Ce « Fire Fortellinger » est une merveilleuse ode aux claviers sans pour autant ressembler aux trios, basse batterie et claviers, reconnus que sont les EMERSON, LAKE AND PALMER, TRACE ou autres LE ORME. De plus les amateurs du son caractéristique de la basse Rickenbacker auront de quoi se réjouir. Cette différence que j’évoque vient, entre autres, du chant en norvégien et de l’inspiration que les lieux et l’histoire ont apporté aux compositions du musicien. Il serait dommage que les amateurs se privent de ce petit bijou parce qu’il est chanté dans la langue natale de LARS. Je reconnais que les premières écoutes demandent à accepter une langue plus gutturale qui s’inscrit dans la branche des langues germaniques. Sa voix évoque un peu pour moi un peu celle de ADAM LASSA du groupe polonais ABRAXAS ou encore celle de BENEDICT MOMRAK du précédemment nommé Tusmørke. Je connais des amateurs de WOBBLER qui compareront sa voix à celle de ANDREAS WETTERGREEN STRØMMAN PRESTMO. Le jeu des comparaisons n’est pas approprié ici. Cet album peut plaire aux amateurs de WOBBLER mais il faut le prendre pour ce qu’il est, soit l’œuvre d’un talentueux musicien norvégien qui utilise sa langue natale. N’hésitez pas à aller vers l’artiste et une meilleure compréhension des pièces en regardant ce qu’il en dit sur YouTube.
J’aime « Fire Foretellinger » en entier mais « Rytter av dommedag », Cavalier de la fin du monde, qui ouvre ce disque est ma favorite. Elle actionne la plupart des leviers progressifs qui animent mon amour de cette musique. Une entrée majestueuse campe le décor et ensuite le Hammond nous fait parcourir un peu du paysage norvégien avec ce cavalier. C’est probablement le roi Rakne qui s’est réveillé pour accomplir des méfaits avec les anciens dieux dans une histoire inspirée par la mythologie scandinave, Ragnarök. Un peu avant la cinquième minute, la relance musicale qui suit le chant est enthousiasmante par sa justesse. Le chant revient avec un changement de rythme. L’orgue est roi et maître de cette pièce. Écoutez le jeu de LARS au cours de ses dix-sept minutes et laissez le sourire parer votre visage. Ne négligeons l’accalmie au piano à mi-chemin mais assez rapidement l’orgue sonne le rappel. Les chœurs viennent ajouter une dimension grandiose au morceau dans le dernier droit. C’est beau et prenant. « Et sted under himmelhvelvet », Une place sous le firmament, est un morceau relativement calme. Cependant, la mélodie est superbe et cette fois notre homme utilise mellotron et synthétiseur pour venir nourrir notre appétit musical. Il y a comme une petite touche italienne dans le ciel de la Norvège. Et pour cause, le firmament en question pourrait être celui de Florence à l’époque de la Renaissance ou tout autre endroit où il fait bon être. La combinaison rythmique FRØISLIE/HÆNGSLE offre une excellente prestation dans les moments les plus doux comme les plus intenses sur ce morceau mais aussi tout au long de l’album. « Jærtegn » ne dépare pas l’album, loin de là, mais il a un peu moins soulevé mon intérêt. Cependant, ici aussi le travail du musicien sur ses claviers doit être souligner, notamment au synthétiseur.
« Naturens katedral » est l’autre pièce maitresse de l’escapade solo du maestro. Nous avons entre les oreilles une excursion hivernale dans les montagnes norvégiennes balayées par le blizzard et une ode à la recherche d’une époque révolue où la vie était plus difficile mais plus simple. D’un abord plus complexe et émaillé de passages plus exigeants pour les auditeurs, elle offre de grandes satisfactions grâce aux écoutes répétées qui favorisent sa compréhension et révèlent ses subtilités. Une fois encore, c’est un festival de claviers qui fait en sorte que la guitare ou l’apport d’autres instruments ne mous manque pas. Ici aussi, les chœurs fonctionnent à merveille.
Sans la pandémie, il est probable que les morceaux auraient pu se retrouver sur un album de WOBBLER mais passé à travers le filtre du groupe et avec des paroles anglaises. Ce qui aurait signifié la perte de l’aspect plus cru, naturel et spontané d’un album presqu’entièrement enregistré en une seule prise. Gardez aussi à l’esprit qu’une bonne partie de la musique est improvisée. L’écoute de « Fire Foretellinger » m’a donné l’impression de découvrir un joyau perdu des années 70. À votre tour, passez en mode découverte.
PISTES / TRACKS
- 1. Rytter av dommedag (16:56)
2. Et sted under himmelhvelvet (6:53)
3. Jærtegn (6:27)
4. Naturens katedral (16:36)
- Lars Fredrik Frøislie: Keyboards featuring Hammond C3, Mellotron M400, Minimoog Model D, Chamberlin M-1, Yamaha CP70B electric grand piano, William de Blaise spinet, Hohner Clavinet D6, Rhodes Mk II and Arp Pro Soloist, Arp Axxe, Solina String Ensemble, Tremoloa, Rhodes MkII, Wurlitzer 200, vocals, and drums
- Nikolai Hængsle: Bass (Rickenbacker 4003, Fender Precision Bass, Fender Jazz Bass, Fender Telecaster bass).
musiciens / musicians