K'Mono, trio américain de Minneapolis, récidive avec un second un album, et quel album! En vérité, un bon album de Yes est sorti cette année et je peux vous garantir que ce n'est pas Yes qui l'a produit. Chose intéressante, bien que l'on puisse directement associer le son de K'Mono à celui des fameux Yes, ces premiers possèdent malgré tout leur petit côté unique et ne négligent pas les compositions d'une grande originalité. Leur premier opus avait tout simplement été une réelle claque de béatitude en plein visage et cette seconde offrande se révèle tout aussi percutante. La saveur des textes et des arrangements est tout simplement décadente. Dépêchez-vous de vous en empiffrer, alors que je m'apprête à vous en vendre les multiples mérites...

La majorité des singles ayant été disséminés telles des miettes de pain tout au long des premiers mois de l'année, les amateurs du groupe pouvaient graduellement se faire une idée du bonheur qui les attendait. Chaque titre était accompagné d'une superbe illustration et, bien qu'aucune version physique n'ait été annoncée, je rêve la nuit d'une édition vinyle avec les différentes illustrations en grand format. L'espoir fait vivre, disent-ils! Les thématiques de l'univers médiéval fantastique, déjà bien présentes dans le premier opus du groupe, se répètent ici et sont même davantage assumées. Les arrangements sont sublimes, mais ce qui vient particulièrement me chercher est la qualité des textes et la mélodie à laquelle ils sont attachés. Vous savez, les textes énigmatiques des pièces "médiévales" du Genesis de l'époque Gabriel? On peut certainement en comparer la prose et se réjouir d'une plume des plus agréable et satisfaisante. En ce qui concerne la musique comme telle, chaque musicien est un maître de son instrument et chacun d'eux s'approprie des moments bien à eux pour briller et illuminer le canal auditif des mélomanes audacieux. Par moments, les claviers, qui nous ramènent directement aux moments forts des années 70, sont omniprésents et ne laissent aucun répit à l'auditeur. Ceux-ci laissent également place aux délicieuses percussions de Timothy JAVA, et que dire des performances de Jeffrey CARLSON et Chad FJERSTAD... Bref, un album qui a dû nécessiter un énorme travail et un labeur qui paie énormément, vous en conviendrez, sans aucun doute.

On peut certainement qualifier K'Mono de rétro prog, mais il ne faut pas négliger leurs sonorités modernes qui rendent le tout si exceptionnel. En termes de comparaison, Wobbler est à Genesis ce que K'Mono est à Yes; un digne descendant qui sait reprendre le génie de l'époque avec l'ingéniosité moderne. En ce qui concerne mes pièces favorites de l'album, j'arrive généralement à bien cerner les éléments qui ressortent du lot, mais l'album est sublime du début à la fin. J'irais toutefois avec "Tell me the Lore", "In the Lost and Found" et la pièce titre "Mind out of Mind" pour mes moments préférés de l'album. Il va de soi que ce deuxième opus de K'Mono figurera dans mon palmarès des meilleurs albums de l'année et j'espère le voir dans le vôtre également. Bonne écoute!