John LÖNNMYR est un claviériste et compositeur de Gothenburg qui s’active sur les claviers depuis l’âge de 11 ans. Il a fait des études de piano classique et de compositions musicales, mais a rapidement pris le goût dès son jeune âge pour d’autres styles musicaux moins rigides, dont le rock progressif et le jazz, ce qui explique son implication dans plusieurs formations musicales. Il est membre de la formation « hard rock » « The Night Flight Orchestra » depuis 2019. Il a formé « Valinor’s Tree » avec des amis d’enfance et il a contribué au succès de « Simon Says », deux groupes populaires sur la scène suédoise. Il est aussi compositeur de musique pour le théâtre, pour des compagnies de danse, pour des chorales et des orchestres symphoniques. Ce touche à tout s’adonne également au jazz avec les « Monochromatics »et « Thymeshift », au blues avec son groupe « Aunt Nancy », et plonge dans le rock psychédélique avec les « Divers ».

On peut imaginer que son agenda est bien chargé, mais malgré tout, à travers tout cela, il arrive à produire des albums solo. Son premier effort, « Ristor », publié en 2020, fut entièrement conçu à base de synthétiseurs. Il vient tout juste de sortir un second opus, « Aftonland », réalisé cette fois avec le support d’autres musiciens, livrant ainsi une œuvre plus riche et aboutie. Il offre un rock progressif instrumental où la part belle est livrée en pâture à une multitude de claviers avec un style nordique typique de la scène scandinave. Des sonorités plaisantes, mélodiques et familières émanent de ses huit morceaux, qui pourront inspirer, aux amateurs familiers avec cette prolifique scène, des réminiscences d’ANEKDOTEN, de JORDSJO, de TURSMOKE, d’OPETH, et du travail de Jakob HOLM-LUPO au sein de ses multiples entreprises. Mais pas que de la scène nordique ! L’album pourra plaire aux amateurs des Américains d’ISOBAR et aux Italiens de LONDON UNDERGROUND.

Ce qui fait le bonheur avec cet album, c’est la variété et la qualité offerte, fruit d’une inspiration bénie, comme si cet homme disposait de milles claviers différents qui peuvent tout faire. Ses claviers se montrent balaises, minimalistes, atones, coquets, classiques en mimant le son du clavecin, mélancoliques et à quelques rares moments, ils flirtent avec VANGELIS. Le bonheur vient aussi avec l’insertion dans certains titres de saxophones, de trompettes, et d’une flûte que je soupçonne issue d’un clavier, livrant ainsi des atmosphères cool et jazzy, où mélancolique et triste car ces cuivres savent pleurer. L’alternance du chaud et du froid, du doux et du lourd, du léger et du sombre, entre les morceaux et au sein de ceux-ci, aident à maintenir un intérêt constant, l’effet de surprise aidant. Les performances du guitariste, du bassiste et du percussionniste contribuent à donner à l’ensemble une dimension énergique, épique et bien enlevante. Montées en puissance épiques, soli bien rendus, rythmiques simples, mais efficaces et percutantes, moments de grâces, il y a de tout dans cet ensemble bien conçu qui mérite votre attention, car il y a du bon et du très bon. La production est excellente, ce qui ajoute au plaisir. Mention spéciale à la jolie voix d’ange féminine qui vocalise dans « Nostalghia », qui aligne quelques paroles en suédois mais je ne saurais vous dire de quoi cela parle mais cela est probablement plutôt triste. Titres préférés : « Traktatet », « Spjutet » et « Gycklaren » qui a un tout petit air d’IQ. Bonne écoute !