CHRONIQUE / REVIEW
Hypno5e
Sheol
Releases information
Release date:
March 14, 2023
Format:
CD, Digital, Vinyl
Label:
From:
Pelagic Records
France
Alain Massard - March 2023
9,0
TRANSLATED REVIEW (GOOGLE TRANSLATE) BELOW FRENCH TEXT !
HYPNO5E est un groupe de métal expérimental français né en 2003. A base de sons extrêmes, de cinématique, de concepts comme sur ‘Alba’ datant 2018 où je notais prog planant mélancolique acoustique comme l’a si bien fait OPETH; depuis cette mouvance art-rock devient bien plus avant-gardiste métal avec sons dissonants, rupture de rythme et classique post-rock ambiant; riffs et grooves imposants, comme les hauts et les bas de la vie; expérience unique comme le sheol, ce lieu mythique du repos éternel.
« Sheol – Part I » intro spleen dépressive, langoureuse, voix de là-bas, de VALLEJO pour le texte, espace singulier, reposant avant que « Sheol – Part II » ne déboule froid, violent, austère comme le clip tourné sur le mont Ventoux en plein orage; le groove doom-death laisse place à un moment cinématique montrant le paysage à travers une éclaircie dans le brouillard; moment désolant de toute beauté; les voix hurlées, criantes, puis feutrées avec celles féminines en français; sur du KWOON augmentant l’aspect austère de cette fureur musicale avec un peu de djent après les effluves cinématiques; Emmanuel aux voix passe du doux au brutal sans problème, anesthésiant ainsi la débauche de riffs animaux comme THE OCEAN; la batterie lourde, saccadée, souvenirs du son ANATHEMA période primaire. « Bone Dust » violons pour intro mélancolique et mélodie sombre, celle du 1er jour du Monde; voix féminine amplifiant le côté contemplatif, annonçant un air apocalyptique digne de l’Homme sortant de sa caverne; le riff pesant à la GOJIRA dans leur phase métal prog s’accorde presque par miracle même lorsqu’il y a retour de la mélodie délicate; symbiose entre technicité et rage, morosité et lumière avec un final faisant partir les progueux n’ayant pas accepté la fusion métallique et progressive de ce fabuleux titre. « Tauca – Part I » acoustique guitare intermède, remède pour se remettre de cette débauche de sons, tel ‘The Battle Of Evermore’ tout en douceur; pas de break métallique djent, ici c’est soirée repos au coin du feu au bord du lac.
« Lava From The Sky » semble partir sur la même ambiance, dark métal de fin du monde c’est vous qui voyez, le genre de musique oxymorienne que j’adore; de la folie avec de la douceur et une sauvagerie latente, un son death expérimental agrémenté de post rock dépressif; on ne peut être que dans le subjectif ici, dans l’oeil du cyclone entre accalmie et chaos; un peu de violons, de chœurs progressifs pour un calme ambiant et un maelström dissonant. « The Dreamer And His Dream » à l’intro cinématique digne d’un ‘Promotheus’, sombre, lugubre, envahissant, solennel, avec une rythmique classique; des instruments à vents puis une guitare acoustique posée, amenant un crescendo qui part sur le son des BETWEEN THE BURIED AND ME, moderne et nerveux, teinté de nuance explosive et mélancolique à la fois, un peu comme le faisait si bien MY DYING BRIDE; un son déconstruit musicalement; énième break vers les 9 minutes où la grosse Bertha se met en action, effarant avant de repartir sur un son post-rock serein; à noter durant ces morceaux la narration des textes de poètes comme SEXTON ou DESNOS. « Slow Steams Of Darkness – Part I » avec un extrait des ‘Enfants du Paradis’ et l’interlude salvateur piano et guitare classique pour un titre au relent éthéré amenant « Slow Steams Of Darkness – Part II » sur une association djent-post-rock-métal expérimental au doom paroxystique avéré, amen. Un texte récité avant un cri hurlé, groovy, écorché qui dénote ici, trop violent au vu des parties instrumentales radieuses; la voix devient douce, et on aimerait qu’elle le reste ainsi; un énième cri hurlé, un riff malfaisant, une avalanche de pads de batterie, le growl arrive, ça sature; et le final le vrai sur lit de piano pour redescendre sur terre; mais où étiez-vous, ciel ou enfer ou fantôme entre ces deux mondes?
HYPNO5E a sorti l’album parfait dans ce genre musical; un métal ambiant, un post rock extrême pour un voyage fantomatique intérieur; un album visionnaire qu’il faut déchiffrer, traduire, amalgamer pour en sortir sa moelle musicale, bien plus progressive qu’il n’y paraît de prime abord; entre THE OCEAN et KWOON, entre Devin TOWNSEND et BETWEEN THE BURIED AND ME, du dark-djent-progressif aussi, un groupe français qui devrait avoir enfin sa reconnaissance mondiale dans le cercle très fermé des groupes cultes underground. Album bourrin mais mélodique, puissant mais intimiste, cinématique et progressiste, immense, noyé de méandres prog, avec des mélodies spleen imparables amenant des profusions d’eidolies par ses courbures musicales.
PISTES / TRACKS
- 01 – Sheol, Pt. I – Late sorrow (2:31)
02 – Sheol, Pt. II – Lands of Haze (10:36)
03 – Bone Dust (9:27)
04 – Tauca, Pt. I – Another (5:29)
05 – Lava from the Sky (8:25)
06 – The Dreamer and His Dream (12:45)
07 – Slow Steams of Darkness, Pt. I – sacred woods (2:04)
08 – Slow Steams of Darkness, Pt. II – Solar Mist (12:34)
Total : 63’51’’
- Emmanuel Jessua: Guitar, lead vocals
- Jonathan Maurois: Guitar
- Charles Villanueva: Bass
- Pierre Rettien: Drums
musiciens / musicians