Le duo GALLOWAY et GATLAND continue son évolution avec 'The Light of Ancient Mistakes' ce nouvel album qui survient un an après le très bon 'The Confidence Trick'. Quinze morceaux dans un style 'crossover prog' très anglais dont la moitié sont des pistes strictement instrumentales. L'inspiration provient de plusieurs sources dont 6 en référence avec des œuvres de science-fiction, trois morceaux courts faisant partie d'une suite musicale assez expérimentale (The Anxiety Machine), une pièce sur le changement climatique (Burn the World) , une pièce sur l'expérience de vivre avec une maladie chronique (I'm Tired And Everything Hurts), une pièce sur l'enfance difficile de l'auteur 'John LeCarré' (16 Hugless Years), une pièce historique sur la discrimination homosexuelle (The Glamour Boys), une autre sur la guerre froide (Sold The Peace). Bref, on couvre beaucoup de terrain dans la thématique!

Au cœur du son du groupe on retrouve la belle complicité entre les deux amis qui sont autant à l'aise aux guitares qu'aux claviers (mais Malcolm chante plus et Mark se charge de la basse). Les arrangements sont complexes et survolent plusieurs styles, pas de copier-coller ou de recette répétitive ici. Le comparable qui me vient à l'esprit est 'The Tangent' mais seulement pour quelques pièces (Burn the World par exemple). Les musiciens sont capables d'utiliser toute la palette expressive qui va avec les thèmes qu'ils explorent.

La pièce la plus ambitieuse est 'Walking to Aldebaran': piano majestueux, guitares acérées, poly-rythmes, changement de tempo, flûtes endiablés et paroles agressives sur le thème de la transformation d'un humain en monstre. Très complexe et riche. En contraste, 'The Light of Ancient Mistakes' est presque symphonique. Une triste réflexion sur les effets des armes apocalyptiques et sur le pouvoir de destruction de la haine sur une échelle planétaire. Très belle voix et une guitare 'gilmourienne' languissante. Magnifique. 'The Requisitioner And The Wonder' est une autre morceau flottant et éthéré très doux et mélodique qui saura vous transporter avec ses cymbales et ses envolées de guitares. 'The Man Who Japed' est plus dans un registre plus rock mais reste très prog aussi avec plein d'arrangements délicats. 'Sixteen Hugless Years', 'Burn the World' et 'Sold the Peace' se distinguent par une structure plus abordable, des textes puissants, des voix prenantes et un message fort.

Essentiellement, un album profond, ressenti et qui passe plusieurs messages mais qui offre aussi des compositions intrigantes et pleines de finesse et de subtilité en somme la promesse de plusieurs heures de plaisir et de réécoute. A noter que l'album sur 'Bandcamp' reprend 4 pièces (Radio Edit) en boni.

Si vous êtes déjà un fan vous serez comblé par leur meilleur album à date, si vous venez de les découvrir, je vous les recommande fortement d'explorer leur discographie et de les ajouter à votre liste des groupes à suivre!