GLASS HAMMER groupe fondé en 1992; connu pour avoir composé sur le livre du Seigneur des Anneaux et avoir hébergé Jon ANDERSON qui m’a amené à eux; un son sur YES, ELP et GENESIS au départ pour le son des claviers et un rock symphonique attitré au flux musical spécifique; leur 22e album parle d’exploration de l’espace profond par un androïde, on va donc à priori sur du space rock, du doom metal et du psych-rock des 70 à aujourd’hui, un bel éventail progressiste qui évolue.

« Launch of the Deadalus » intro rythmée, néo prog spatiale sur un orgue final dantesque amenant « Wolf 359 » titre partant sur un riff heavy entêtant; Hannah y déploie sa voix lorgnant sur celle de MOSTLY AUTUMN, fusionnant avec presque tous les groupes prog à voix féminine; le côté orchestral final entre symphonie et mélodie grandiloquente, musique cherchant à ‘tutoyer les dieux de l'Olympe’ avec un clavier survolté confirme l’envie métallique. « Arion (18 Delphini b) » titre plus psychédélique avec la voix vocoder, dynamique pour l’entrain rock et la basse en avant pouvant rappeler RUSH. « Mare Sirenum » l'interlude marin, instrumental devenant cristallin, hypnotique; une montée psyché grandiose qui fait un magnifique clin d'œil progressiste à la musique électronique des TANGERINE DREAM, sublime. « Lost » suit, intro longue envoûtante de près de deux minutes avant qu'Hannah ne prenne les rênes sur un piano et des effluves new- wave; l'accent sur un SPARKS, un MI-SEX, mi dansant, mi contemplatif et une mélodie intemporelle pour finir dub electro. « Rift at WASP-12 » son heavy entraînant; entre le film et le psyché, sur un MOTORPSYCHO langoureux et hargneux, signe de l’oxymore prog; un stoner surboosté, sur un MONSTER MAGNET. Un GLASSHAMMER au fait grinçant et virevoltant mais efficace.

« Proxima Centauri B » enfonce le clou, basse prégnante, riff éraillé wah-wah, batterie lourde lorgnant vers BLACK SABBATH; rythmé avant un break planant qui déroute grâce au Hammond souverain, la basse gardant sa place; Hannah hurle de plus en plus et donne du pep. « Arise » premier des deux longs morceaux; air spatial et oriental sur TANGERINE DREAM dès le départ; un bluff musical avec cet orgue des temps anciens et un titre qui renvoie au son d'antan et un air mélangeant Chrissie HYNDE à Anneke des GATHERING; Steve montre ici encore plus son amour de la musique sophistiquée, dithyrambique, bigarrée, avec un dernier accord planant où le Mellotron se fait jour. « The Return of Deadalus » pour le bœuf, l'impro délirante que l'on n'attendait plus en 2023; un bon vieux gig instrumental d'une époque révolue surfant entre rock psyché, rock bluesy et folie hard 70; un cadeau de fin d'album avec encore le vieux son bien graisseux des MOTORPSYCHO, oui GLASSHAMMER se transcende; des envolées de claviers du temps où l'orgue donnait ses lettres de noblesse au prog; la basse de Steve toujours lourde, prégnante et la guitare qui vient par deux fois lâcher un solo à faire pâmer: Hannah arrive pour la fin rappeler que sa voix est aussi importante; final qui laisse perplexe, abasourdi favorisant le voyage astral tout simplement; un mélange étonnant et détonnant, heavy digne d’un DEEP PURPLE.

GLASSHAMMER a frappé fort, très fort; du prog heavy comme on l’aime avec des sonorités vintages, un son qui change progressivement confirmant leur évolution musicale; un album concept sur l’exploration spatiale qui risque fatalement de vous envoyer très loin durant une heure; enregistrement fort et planant, osmose progressive parfaite des sonorités prog et un album du mois obligatoire au vu de ce déluge musical.