Les Anversois sont de retour même si comme chacun sait, il y a un Anglais dans le groupe ! Sixième album pour la formation menée par Frank VAN BOGAERT après l'excellent "Black Rain" en mai 2020 dont vous aviez pu lire la chronique ainsi qu'une interview de Frank sur profilprog. La conception graphique est toujours de la même main, celle de Michal KARCZ.

Dès la plage inaugurale et éponyme, la "marque" FISH ON FRIDAY nous saute aux oreilles, la voix reconnaissable entre mille de Frank y est évidemment pour beaucoup (8/10), une voix toute en douceur, en retenue émotionnelle mais qui reste énergique. "Collateral Damage" (8/10) qui suit, racontes-en quelque sorte ce qui peut arriver à chacun d'entre nous à tout moment, la part du hasard et la fatalité entremêlées, un mid tempo semblable au titre précédent avec plus de chœurs et plus entrainant, la six cordes de Marty TOWNSEND s'y montrant à son avantage.

Les neuf minutes de "Overture to Flame/Flame" mettent tout d'abord en valeur Nick BEGGS l'homme au Chapman Stick avant l'arrivée des claviers de Frank VAN BOGAERT, trois minutes trente instrumentales avant que ne s'élève la voix du maitre de cérémonie, toute en émotion comme dans "8mm", une pièce qui résonne comme une bucolique complainte dans la campagne flamande, guitare acoustique, piano, batterie très légère, c'est tout bonnement beau (9/10), seules les quatre-vingt-dix dernières secondes sont plus nerveuses et nous renvoie au second album "Airborne" en 2012. Il est à noter que c'est la première fois que FISH ON FRIDAY propose une reprise d'une formation passée en l'occurrence ici METRO un obscur groupe britannique de la fin des années septante qui comptait en son sein Duncan BROWNE, Sean LYONS et Peter GODWIN.

"Jump This Wall" demeure sans conteste après plusieurs écoutes la plage que j'apprécie le moins, peut-être trop de chœurs ou plus exactement trop chantée ? la seule plage "différente" sur laquelle intervient à la flute et au saxophone le bien connu Théo TRAVIS, écoutable néanmoins (7/10), Marty TOWNSEND y brillant encore une fois.

Passons à la sixième pièce, le fantastique " Don't Lose Your Spirit " (10/10) difficile de faire mieux dans le genre pop progressive, de l'introduction instrumentale aux chœurs médians, avec la six cordes volubile de Marty TOWNSEND, tout est parfait ici. Malgré son titre "Funerals" ne m'a paru triste au contraire, il est plutôt enjoué, se fredonne aisément, la guitare aérienne le propulse très haut dans le ciel, la mélodie principale y est imparable, la seconde partie est gorgée de soleil, dansante même, aussi plaisant que le morceau précédent ? Quasiment (9/10).

Les deux plages huit puis dix "Silently Raging" et "A New Home" (8/10) chantées à deux voix par Frank et Lula BEGGS s'avèrent assez ressemblantes, deux sucreries à déguster à tout moment, radiophoniques l'une comme l'autre, leur durée est presque équivalente, une petite préférence personnelle pour la seconde mais alors vraiment petite…les langues fourchues pourront toujours dire que ces "chansons" n'ont pas grand-chose de progressif, ce qui n'est pas faux. Entre les deux nous croisons "Instillers" qui même chanté à une voix, s'invite dans le même moule, une jolie comptine avec un lyrisme exacerbé qui nous offre des claviers hautement symphoniques ! (9/10). La pièce conclusive est trop courte pour être jugée à sa juste valeur selon mes critères habituels.

De la pop progressive de très haute qualité comme à chaque voyage pour FISH ON FRIDAY.