Cocorico pour le retour de votre serviteur après une absence remarquée (ou pas), puisque nous nous attaquons aujourd’hui, et avec un peu de retard, à deux OVNIS (littéralement) du métal progressif instrumental cinématique française. VELHON et DEADALE donc, tout droit venu d’une étoile lointaine, porte à eux deux le concept ETRANGE, direct suite de leur album éponyme de 2019, ce second album, intitulé Énigme, compte bien nous faire voyager au travers de galaxies lointaines, très lointaines : État des lieux.

On commence donc avec le huitième morceau, souhaitant respecter la numérotation choisie par le duo, ‘’Entity’’ donc, et je comprends combien ma tâche va être ardue pour vous résumer cet album, c’est technique, survolté, efficace, extrêmement riche, s’y mélange des influences à la croisée des chemins entre breakdown Djent très moderne et sonorités plus proche des pères du prog métal tel DT et surtout Symphony X. Je retiens ici surtout la superbe orchestration des cordes, fil rouge du morceau. J’avais énoncé en préambule la richesse des morceaux, elle se ressens aussi en termes de durée (rien sous les 7 minutes), ‘’Nexus’’ qui ouvre sur un orage (stellaire ?) reprends le leitmotiv en arpège qui nous suis depuis l’introduction à grand renfort de blastbeat, très bourrin sans être indigeste, on est entrainé à pleine vitesses vers les confins du cosmos.

Je prends un temps pour m’attarder sur la cohérence du sound design de l’album, le mélange entre les sons synthétiques et ceux plus orchestraux ne fait jamais dans le mauvais goût, et les éléments harmoniques de gamme égyptienne nous plonge parfaitement dans une ambiance de space opera à la Stargate que j’apprécie beaucoup. ‘’Irradiance’’, je suis déjà étourdi par l’exercice mené de main de maitre par VELHON et DEADALE, un gros synthé à la Kate BUSH (bien revenue au gout du jour), soutenu par des cuivres, place ensuite à la basse, funky à souhait, j’insiste sur la difficulté de l’exercice de synthèse tant tout ceci est riche et passionnant.

‘’Gemini0’’, 09 :29, vais-je survivre à tous ces G encaissé? On sent après le dernier morceau plus lumineux que le propos se durci (retour du blastbeat en sus), on retrouve l’ambiance à la Symphony X que j’avais énoncé en propos liminaire, notamment avec cette overdose de guitare à la tierce et de soli ravageurs (que rien ne déborde avec une telle richesse révèle un travail d’orfèvre), la deuxième partie du morceau, avec son interlude orchestral qui découle sur un indescriptible mélange de fusion/flamenco est un petit bijou. Encore deux sauts dans l’hyperespace, ‘’Möbius’’, me prends complètement à rebours en démarrant presque comme un film Ghibli sur fond d’archives de la NASA, s’en suit un magnifique moment de piano avant que le propos ne nous ramène de nouveau en terrain connu, bien que s’offrant plus de moments de respiration que ses prédécesseurs, j’ai trouvé mon morceau préféré.

‘’Eclipse’’ viens conclure l’aventure, épique et grandiloquent tout en restant toujours extrêmement lisible avec des petits passages 80’s pop kitsch qui donne le sourire, une sacrée épopée pour les oreilles.

Pour conclure cette chronique, je pourrais dire que j’ai autant aimé l’album que j’ai eu de mal à en faire une chronique pertinente, j’insiste encore fois sur le bonbon auditif et la prouesse que représente un album comme Enigme si fourni sans jamais être brouillon. Après attention c’est tellement riche qu’une écoute prolongée peut vous faire frôler l’indigestion, je recommande une écoute fragmentée pour apprécier pleinement le bijou que nous livre ce duo à l’immense talent.