A l'instar d'une autre formation dont nous parlerons dans quelques semaines (avec interview) ELOY a un son reconnaissable entre tous et c'est un énorme avantage pour tout auditeur potentiel. En ce début d'été 2023 nous voici face au troisième volume de la trilogie consacrée à l'héroïne française JEANNE D'ARC de DOMREMY, l'une des passions de Frank BORNEMANN, toujours debout avec ses soixante-dix-huit printemps et nous allons le voir de retour à un niveau qualitatif inimaginable quelques années en arrière...

Autant les deux épisodes précédents (2017 et 2019) m'avaient laissé dubitatif et globalement déçu (surtout celui de 2019) autant celui-ci est d'une bien meilleure qualité sans atteindre toutefois les sommets de l’âge d'or et les fastueux albums du dinosaure allemand des années soixante-dix et quatre-vingt. Cet "Echoes from the Past" est placé sous le joug des guitares de Frank (la pièce inaugurale entre autres) malgré l'omniprésence de Steve MANN le nouveau claviériste, qui avait déjà joué avec ELOY dans le passé comme musicien additionnel à plusieurs reprises.

L'album est bien évidemment conceptuel et l'écouter d'une traite est fort plaisant, donc je ne ferais pas cette fois une césure notatoire entre les différentes plages. De l'ouverture mi chantée mi parlée de " Conspiracy" qui nous renvoie loin dans le temps vers les beautés eloyiennes de "Inside" ou de "Power and the Passion" au conclusif, posé et doucereux "Farewell" nous sommes face à un formidable opus concocté par le maître de HANOVRE.

Nous retrouvons par exemple dans le morceau titre "Echoes from the Past" ces chœurs féminins angéliques qui ont régalé nos oreilles dans "Silent Cries and Mighty Echoes" ou dans "Colours", rien de moins, du beau travail, les deux claviéristes faisant feu de tout bois dans cette pièce en particulier (la partie finale du morceau "Danger" est du même tonneau).

"The Pyre" la plus longue plage du disque est d'une rare joliesse, d'une rare finesse même mais je vous laisse juger. Volontairement ou pas Frank BORNEMANN nous avait mis la puce à l'oreille avec la proximité orthographique "Echoes from the Past" = "Silent Cries and Mighty Echoes" ?

La question qui peut tarauder l'auditeur, y a-t-il des mauvais morceaux sur l'album ? Comme je suis un fan historique, je ne suis pas le mieux placé pour répondre, citons néanmoins "Deceptive Glory" et "Fate" un poil inférieurs au reste de l'œuvre mais rien de rédhibitoire. Dans les satisfécits, n'oublions pas Klaus Peter MATZIOL (Matzy pour les intimes) à la guitare basse béton et son alter ego Stephan EMIG à la batterie, la paire sans qui ELOY ne serait pas ELOY et le son d'ELOY ne serait pas le son d'ELOY.

Un retour inespéré et gagnant qui fait du bien, comme YES il y a quelques semaines...les poids lourds des seventies sont toujours bien vivants, qu'on se le dise. En ce qui me concerne et à ma grande surprise, sera probablement sur mon podium 2023....