Cinquième album depuis 2011 pour ce power trio en provenance de Lexington au Kentucky, qui affiche une dénomination particulière qui me laisse baba. « Rêve le sommeil électrique » se traduit bien mal et donne lieu à quelques questionnement, mais comme on est là pour la musique, on va passer outre. Un « power » trio qui aligne les titres en maintenant une puissance soutenue, un mur du son généralement constant, où se perd malheureusement l’opportunité de comprendre les paroles développées et livrées dans un anglais mâchouillé par Matt PAGE. Donc, malgré mon excellent niveau d’anglais et une concentration sérieuse très nécessaire, vue le brouhaha ambiant, pas moyen de savoir de quoi il en retourne au niveau texte, ce qui constitue une triste déconvenue.

Nonobstant cet impair, les morceaux, au demeurant très chanté, disposent donc de la puissance vocale de trois voix, qui s’allient aux percussions percutantes, au subtil mais très présent jeu de basse, au jeu de guitare acéré, ce qui donne lieu à des chansons comme autant de cri du cœur où la hargne montre son nez dans des prouesses de très haut niveau sonore. A quelques occasions, le tempo se veut plus lent, mais cela ne dure jamais longtemps, car la tonitruance de cet hard rock de style AOR avec quelques soupçons de psychédélisme écrase tout. Au niveau style, par moment j’y ai cru entendre un STYX ayant abusé de stéroïdes anabolisants (« American Mystic »), et dans d’autres, dont « Steal The Love », vous auriez eu la voie de Steve PERRY, et bien cela aurait pu passer pour du JOURNEY. « Lay Down the Cross », le dernier morceau est celui qui est le plus venue me chercher. Relativement plus calme, affichant des influences de folk et de la musique « country », moins dans la frénésie et la surdose sonore, on se sent moins assied près d’un moteur à réaction comme sur les autres titres. Malgré le calme relatif, la compréhension des textes est aussi neutralisée par l’absence de prononciation ce qui fut la plus grande frustration.

Malgré ce problème, les compositions sont énergiques et déplacent de l’air. Les passages instrumentaux se veulent à l’occasion plutôt inventifs, livrés par des musiciens qui sont excellent. Je n’ai pas eu vraiment de gros coup de cœur, car j’ai trouvé cela souvent sur le même ton, comme une machine lancée à fond la caisse, avec un manque de nuances, et une voix qui doit pousser aux maximum pour faire sa place. Si vous aimez votre musique à haut niveau de décibels, c’est pour vous. Une musique qui doit sûrement se plaire dans les grandes salles pour communier ses vibrations de rock américain. Titres préférés : « American Mystic », « Steal the Love » et « Lay Down the Cross ». Bonne écoute !